Cohésion sociale

La cohésion sociale d’un groupe ou d’une société désigne la force et la stabilité des liens entre ses membres. La cohésion d’un groupe ou d’une société sera d’autant plus forte que les liens entre les individus sont forts et que ceux-ci partagent les mêmes normes et valeurs. En l’occurrence, plus elle est forte, plus ses membres sont susceptibles d’être solidaires entre eux. Si l’on considère l’intégration sociale comme un processus, la cohésion sociale apparaît alors comme son résultat. La notion de "lien social" est souvent utilisée comme synonyme de celle de "cohésion sociale".

Désaffiliation

La désaffiliation est le processus par lequel un statut social perd de son caractère protecteur et qui conduit à un affaiblissement des liens sociaux. Par exemple, l’essor des emplois précaires et de la pauvreté laborieuse accroît la vulnérabilité des salariés. La désaffiliation est susceptible de déboucher en dernière instance à l’exclusion. Cette notion a été développée par le sociologue français Robert Castel (1933-2013). Elle a tendance à supplanter la notion d’exclusion sociale, car cette dernière n’est jamais immédiate, ni totale.

Groupe social

Ensemble d’individus agissant les uns avec les autres, partageant des intérêts en commun, parfois des valeurs similaires, et ayant le sentiment d’appartenir à un même ensemble. On peut notamment distinguer entre groupe primaire et groupe secondaire. Les membres d’un groupe primaire entretiennent des relations fréquentes, souvent affectives. Ces groupes sont souvent de taille restreinte. Par exemple : une famille, un groupe de pairs (un groupe d’amis), etc. Les membres d’un groupe secondaire entretiennent des relations souvent impersonnelles, intéressées, souvent encadrées par des règles écrites. Ces groupes sont souvent de grande taille. Par exemple : une entreprise, une association, etc.

Individualisation

Processus par lequel l’individu s’autonomise, s’émancipe, vis-à-vis de la collectivité dont il est membre, que ce soit dans la façon de penser ou dans la façon de se comporter. Historiquement, c’est effectivement un tel processus que la société française a connu, les individus s’émancipant. L’individualisation n’est pas synonyme d’égoïsme : des individus "individualisé" ne sont pas forcément égoïstes, et réciproquement.

Intégration sociale

L’intégration sociale est le processus par lequel un individu devient membre à part entière d’un groupe social en particulier ou plus largement de la société. La famille, l’école et le travail jouent un rôle primordial dans l’intégration des individus si bien qu’on les qualifie d’instances d’intégration. La socialisation joue un rôle majeur dans l’intégration, puisqu’un individu ne peut pleinement s’intégrer à un groupe que s’il en adopte les normes, les valeurs et la culture. Si l’on considère l’intégration sociale comme un processus, alors la cohésion sociale peut être conçue comme le résultat de ce processus.

Lien social

D’un côté, le lien social désigne toute relation qu’entretiennent deux individus entre eux. Les liens sociaux sont plus ou moins intenses. Le lien social est fort lorsqu’il lie deux individus se rencontrant fréquemment et éprouvant de l’affection l’un pour l’autre. C’est par exemple le cas avec deux amis. Le lien social est faible lorsqu’il est épisodique, distant, peu contraignant. C’est par exemple le cas avec les vagues connaissances, des voisins, d’anciens collègues, etc.

Pour Serge Paugam, le lien social désigne un lien de protection et de reconnaissance, permettant à un individu de "compter sur" d’autres personnes et "compter pour" elles, c’est-à-dire finalement de s’intégrer. Paugam distingue entre quatre catégories de liens sociaux : les liens de filiation (par exemple entre les enfants et leurs parents), les liens de participation élective (par exemple entre des conjoints ou des amis), les liens de participation organique (par exemple entre des collègues) et les liens de citoyenneté (par exemple entre un élu et sa circonscription).

De l’autre, le lien social peut aussi être utilisé comme synonyme de cohésion sociale, en désignant la capacité des membres d’un groupe ou plus largement d’une société à entretenir des relations sociales entre eux.

Précarité

Situation d’instabilité qui empêche des individus ou des groupes de se projeter dans l’avenir, de se lancer dans des projets, notamment en raison de l’incertitude quant à la stabilité du revenu. Certaines formes d’emplois (comme les CDD, l’intérim, le temps partiel subi, etc.) sont qualifiées de "précaires" car elles conduisent à une telle situation.

Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS)

La nomenclature des catégories socioprofessionnelles (CSP) a été élaborée par l’INSEE à partir de 1954 afin de représenter la société française ; elle est remplacée par la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) en 1982 pour tenir compte des transformations de la société française et de l’apparition de nouveaux emplois.

Les individus sont classés en 8 catégories distinctes (8 groupes socioprofessionnels) et celles-ci sont elles-mêmes divisées et subdivisées en plusieurs sous-catégories (les CSP) selon une multitude de critères : le statut (indépendant ou salarié), la position hiérarchique, la nature de l’employeur (privé ou public), etc. La nomenclature des CSP comporte trois niveaux d’agrégation : 486 professions sont regroupées en 24 ou 42 catégories socioprofessionnelles qui sont elles-mêmes regroupées en 8 groupes socioprofessionnels.

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Les actifs sont classés en six grandes catégories : (1) les agriculteurs exploitants, (2) les artisans, commerçants et chefs d’entreprises, (3) les cadres et professions intellectuelles supérieures, (4) les professions intermédiaires, (5) les employés et (6) les ouvriers. Les deux premières catégories (1 + 2) correspondent aux indépendants, tandis que les quatre suivantes correspondent aux salariés. Les cadres (3) sont plus qualifiés (donc mieux rémunérés) que les professions intermédiaires (4) et celles-ci sont elles-mêmes plus qualifiées (donc mieux rémunérées) que les employés et les ouvriers (5 + 6). Si les employés (5) ont tendance à travailler dans les services (à l’instar des cadres et professions intellectuelles supérieures), les ouvriers (6) ont plutôt tendance à être des travailleurs manuels. Les deux PCS restantes regroupent les inactifs.

Réseau social

En sociologie, le réseau social désigne l’ensemble des relations sociales qu’entretient un individu. Beaucoup utilisent comme synonyme le terme de "sociabilité".

A ne pas confondre avec les réseaux sociaux numériques (comme Facebook, Twitter, Instagram, etc.), même si ces derniers permettent aux individus d’entretenir ou d’élargir leur réseau social.

Sociabilité

La sociabilité désigne d’une part la capacité d’un individu à multiplier et entretenir des relations avec autrui. Ce terme désigne aussi les liens qu’un individu entretient avec autrui, si bien qu’il est en ce sens synonyme de "réseau social".

Ségrégation

Séparation physique, sociale et symbolique, de droit ou de fait, d’un groupe social avec les autres. Par exemple, la "ségrégation urbaine" se traduit par la tendance des habitants d’une ville à résider dans des quartiers où les autres habitants ont les mêmes positions sociales qu’eux. Ainsi, les plus riches et les plus diplômés tendent à habiter dans les mêmes quartiers, reléguant les plus pauvres et les moins diplômés dans d’autres quartiers.

Solidarité mécanique

Dans son ouvrage De la division du travail social paru en 1893, le sociologue français Emile Durkheim (1858-1917) décrit la solidarité mécanique comme caractéristique des sociétés traditionnelles, essentiellement paysannes. C’est une forme de solidarité "obligée" dans la mesure où les membres d’un groupe se doivent assistance précisément en raison de leur appartenance à ce groupe et de leurs ressemblances. La conscience collective y est forte : les individus partagent les mêmes valeurs et croyances.

La notion de solidarité mécanique s’oppose à celle de solidarité organique. En l’occurrence, le passage d’une solidarité mécanique à une solidarité organique correspond au processus d’individuation (ou individualisation) et il n’est possible qu’avec l’approfondissement de la division du travail.

Solidarité organique

Dans son ouvrage De la division du travail social paru en 1893, le sociologue français Emile Durkheim (1858-1917) décrit la solidarité organique comme caractéristique des sociétés modernes, essentiellement urbaines. Elle repose sur la division du travail (social) qui donne une place spécifique à chacun et qui rend par conséquent les individus complémentaires les uns aux autres et interdépendants : c’est parce qu’ils sont différents que les individus sont solidaires entre eux. C’est une forme de solidarité "élective". Dans une société moderne, la conscience collective y est plus faible, au profit des consciences individuelles : les individus ont des croyances fortement différenciées.

La notion de solidarité organique s’oppose à celle de solidarité mécanique. En l’occurrence, le passage d’une solidarité mécanique à une solidarité organique correspond au processus d’individuation (ou individualisation) et il n’est possible qu’avec l’approfondissement de la division du travail. Si la division du travail ne parvient toutefois pas à générer suffisamment de solidarité, les individus risquent de se retrouver dans une situation d’anomie.



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