Biens collectifs

Un bien collectif est à la fois non excluable et non rival. Il est non excluable car on ne peut empêcher un agent de le consommer. Il est non rival car sa consommation par un individu n’empêche pas les autres agents de le consommer au même instant. Or, en raison de sa non-excluabilité, un bien collectif est susceptible de nourrir des comportements de passages clandestins (free riders) : chacun compte sur les autres pour le produire, si bien que finalement personne ne le produit. Il y a défaillance de marché et il est alors justifié que l’Etat prenne en charge la production et l’entretien de ce bien s’il désire le mettre à disposition de la collectivité. Lorsque le bien collectif est pris en charge par l’Etat, on le qualifie de « bien public ».

Biens communs

Un bien commun est non excluable, mais rival. Il est non excluable car on ne peut empêcher un agent de le consommer ; il est rival car si un agent le consomme, il devient moins disponible pour les autres. En raison de leur non-excluabilité, les biens communs suscitent des comportements de passagers clandestins (free riders) : comme ils appartiennent à tout le monde, donc à personne en particulier, personne n’est incité à faire des efforts pour les préserver, car chacun compte sur les autres pour le faire. Les biens communs risquent alors d’être surexploités et de s’épuiser. Le fait même d’anticiper leur disparition incite les agents à les exploiter vite, ce qui accélère leur épuisement.

Capital humain

Notion développée par Gary Becker (prix Nobel en 1992). Le capital humain désigne les connaissances et compétences acquises par un individu, mais aussi sa santé. En accumulant du capital humain, le travailleur devient plus productif et peut espérer obtenir un salaire plus élevé. L’éducation, la formation professionnelle, l’apprentissage par la pratique et l’amélioration de la santé (avec par exemple les campagnes de vaccination) sont des investissements aussi bien pour les travailleurs que pour leur entreprise ou même l'économie prise dans son ensemble. En l’occurrence, l’accumulation de capital humain apparaît comme un moteur essentiel de la croissance, non seulement car elle rend les travailleurs plus productifs, mais aussi parce qu’elle les rend plus innovants.

Capital institutionnel

Il s’agit des institutions. Pour Douglass North (1920-2015), prix Nobel d’économie en 1993, les institutions sont un ensemble de règles et de contraintes qui encadrent les interactions humaines et notamment les échanges. Elles favorisent les échanges et augmentent le bien-être de la population en suscitant de la confiance entre les agents. Les droits de propriété et notamment les brevets sont des exemples d’institutions.

Capital naturel

Il désigne l’ensemble des ressources naturelles, les écosystèmes et la biodiversité. Non seulement les ressources naturelles sont utilisées dans la production de biens et services (en tant que consommation intermédiaire), mais la Nature est également en soi source de bien-être pour les agents économiques. Certaines ressources naturelles sont renouvelables, d’autres pas (tout du moins, pas à moyen terme), si bien que la croissance économique pourrait freiner du fait de l’épuisement du capital naturel. Selon les tenants de l’approche de la soutenabilité faible (notamment les économistes néoclassiques), le capital naturel est facilement substituable avec le capital physique : il n’est donc pas nécessaire de le préserver, car le progrès technique génère facilement des substituts. Selon les tenants de l’approche de la soutenabilité forte (notamment les promoteurs de la « décroissance »), le capital naturel n’est que très peu substituable avec le capital physique, si bien qu’il faut nécessairement le préserver.

Capital physique

Le capital physique désigne le stock de biens durables qui sont utilisés pour produire des biens et services. Il s’agit des machines, des outils, des usines, des infrastructures, etc. C’est le capital au sens strict.

Capital social

Le capital social désigne l’ensemble des relations qu’un individu entretient avec autrui et qui lui permettent d’avoir accès à des ressources auxquelles il ne peut accéder par lui-même. Le capital social est essentiel à la confiance et cette dernière est essentielle aux échanges marchands, si bien que le capital social est essentiel pour développer les échanges.

Défaillances de marché

Il y a défaillance de marché lorsque ce dernier ne conduit pas à une allocation optimale des ressources, si bien qu’une intervention de l’Etat est alors légitime pour allouer les ressources plus efficacement. Les biens collectifs, les biens communs et les externalités sont des défaillances de marché.

Externalités

Il y a externalité lorsque l’action d’un agent influence le bien-être d’un autre agent sans que cela passe par des mécanismes de marché. L’externalité est positive lorsque l’action d’un agent accroît le bien-être d’un autre agent sans que ce dernier rémunère le premier. L’externalité est négative lorsque l’activité d’un agent détériore le bien-être d’un autre agent sans que ce dernier soit compensé par le premier. Les externalités constituent une défaillance de marché, ce qui justifie une intervention de l’Etat pour les corriger.

Marché des droits à polluer

Le marché des droits à polluer (ou marché des quotas d’émission ou marché des permis d’émission) est l’un des principaux instruments de la politique climatique. Il régule les émissions polluantes par les prix et par les quantités. L’Etat émet des droits à polluer, des quotas, qu’il distribue aux entreprises. Chaque firme ne peut pas polluer plus que ne lui permettent les quotas qu’elle possède. Les entreprises ne sont pas obligées d’utiliser tous leurs permis, si bien qu’elles peuvent revendre leurs permis excédentaires. Les firmes qui n’ont pas assez de quotas peuvent acheter des quotas aux éventuelles entreprises qui ne les ont pas entièrement utilisés. Ainsi, les firmes sont incitées à moins polluer, notamment pour réaliser un profit en vendant leurs quotas non utilisés. Le prix d’un quota varie en fonction de l’offre et de la demande : plus la demande est importante par rapport à l’offre, plus le prix d’un quota sera élevé et plus les firmes seront incitées à ne pas polluer. L’Etat peut réduire peu à peu le nombre de permis en circulation pour réduire plus amplement la pollution.

Politique climatique

Il y a la politique d’adaptation, qui consiste à préparer la population au changement climatique, et la politique d’atténuation, qui consiste à freiner les émissions de polluants pour freiner le changement climatique. Les principaux instruments de la politique d’atténuation sont la réglementation, la taxation, la subvention et le marché des droits à polluer.

Réglementation environnementale

La taxation est l’un des principaux instruments de la politique climatique. La réglementation désigne l’instauration de normes qui limitent la quantité d’émissions de polluants par unité consommée ou produite. Elle régule donc les émissions polluantes par les quantités. Par exemple : la circulation alternée.

Soutenabilité

La soutenabilité est la situation dans laquelle le niveau de bien-être actuel peut au moins être maintenu pour les générations futures. Selon le rapport Brundtland, le développement durable (ou soutenable) désigne la capacité des générations actuelles à satisfaire ses besoins sans réduire celle des générations futures à satisfaire les siens. Il y a deux approches du développement durable. Selon les tenants de l’approche de la soutenabilité faible (notamment les économistes néoclassiques), le capital naturel est facilement substituable avec le capital physique : il n’est donc pas nécessaire de le préserver, car le progrès technique génère facilement des substituts (moins polluants). Selon les tenants de l’approche de la soutenabilité forte (notamment les partisans de la « décroissance »), le capital naturel n’est que très peu substituable avec le capital physique, si bien qu’il faut nécessairement le préserver.

Taxation environnementale

La taxation est l’un des principaux instruments de la politique climatique. Elle régule les émissions polluantes par les prix. Elle consiste pour les autorités publiques à taxer les émissions polluantes ou la consommation de biens générant des polluants. C’est l’économiste britannique Arthur Cecil Pigou qui en décrit le principe en 1920, si bien que l’on parle également de « taxe pigouvienne ». La taxe augmente le coût des pollueurs et les incite à réduire leur pollution, c’est-à-dire à délaisser les biens polluants pour se tourner vers les biens non polluants. La taxe incite les pollueurs à prendre en compte les externalités (négatives) que leur activité génère : elle les amène à « internaliser les externalités ». C’est le principe du « pollueur-payeur ». La taxation marche d’autant mieux qu’il existe des substituts (non polluants) aux biens polluants. S’il n’existe pas de substituts aux biens polluants, les agents risquent de continuer à polluer, mais la hausse du coût de la pollution incite les entreprises à innover, à créer des biens moins polluants. La taxation génère un « double dividende » pour l’Etat : d’une part, elle conduit à ralentir le changement climatique en atténuant les émissions polluantes, d’autre part, l’Etat en retire des recettes fiscales supplémentaires. Il peut utiliser ces recettes fiscales soit pour réduire d’autres impôts (pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises que la taxe environnementale tend à dégrader), soit pour subventionner la recherche-développement (en particulier la création de substituts non polluants) ou tout simplement l’achat de biens non polluants, ce qui incite d’autant plus les agents à délaisser les biens polluants. La taxe carbone est un exemple de taxe environnementale.



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Mondialisation et intégration européenne
Classes, stratification et mobilité sociales
Intégration, conflit, changement social
Justice sociale et inégalités
Travail, emploi, chômage



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