Actifs financiers

Les actifs financiers désignent les actifs qui sont échangés sur les marchés des capitaux, c’est-à-dire les titres (actions, obligations, bons du Trésor…), la monnaie ou des devises étrangères…

En émettant des titres, un agent obtient de nouveaux moyens de financements. En achetant un titre, un agent cherche généralement à faire fructifier son épargne, en recevant des revenus (des intérêts ou des dividendes), voire même en réalisant une plus-value (c’est-à-dire en revendant le titre à un prix supérieur au prix auquel il l’a acheté). Les actifs financiers font donc partie du patrimoine des individus : en l’occurrence, de leur patrimoine financier.


Aléa moral

L’aléa moral (ou risque moral) apparaît en situation d’asymétrie d’information, c’est-à-dire lorsque les agents ne partagent pas la même information. En l’occurrence, un agent, se sachant « protégé » prend davantage de risques, car il ne subit pas entièrement les coûts si les risques se concrétisent ; celui qui en subit en fait les coûts est appelé « principal ». Généralement, l’agent et le principal signent un contrat (un contrat de travail, un contrat d’assurance, un contrat de crédit…) ; or le principal ne peut pas voir si l’agent effectue les efforts attendus ou bien il n’a pas les compétences pour juger si les efforts réalisés étaient nécessaires.

C’est notamment le cas dans l’assurance : l’assuré (qui joue le rôle d’agent) prend davantage de risques car il est tranquillisé à l’idée que, si le risque se réalise, il n’en supportera qu’une partie des coûts ; en l’occurrence, ce sera alors l’assureur (qui joue le rôle de principal) qui supportera l’essentiel des coûts. En étant assuré, un individu prend plus de risques que s’il n’était pas assuré. Or, si les assurés sont incités à prendre plus de risques, cela réduit le profit des assureurs. Dans le cas de l’assurance sociale, ce sont les finances publiques qui se détériorent en raison du comportement de passagers clandestins des « assurés ».
C’est aussi le cas sur les marchés financiers et dans le secteur bancaire. Par exemple, s’il y a un prêteur en dernier ressort (la banque centrale, qui intervient lors des crises financières pour assouplir sa politique monétaire et alimenter les banques en liquidité) ou si l’Etat intervient pour renflouer les banques au bord de la faillite : puisque les banques savent qu’elles seront secourues en cas de crise financière, alors elles sont incitées à prendre plus de risques (par exemple, en spéculant plus ou en prêtant plus, même à des emprunteurs peu solvables), or un tel comportement accroît précisément le risque qu’une crise financière éclate.


Comportement mimétique

Tendance des agents à adopter le même comportement, en particulier en situation d'incertitude.

Dans certaines situations, les agents ont tendance à adopter un comportement mimétique (c’est-à-dire moutonnier ou grégaire). C’est notamment le cas sur les marchés financiers. Un agent peut avoir tendance à imiter les autres en situation d’incertitude, s’il estime que ces derniers sont mieux informés que lui. Par exemple, sur les marchés financiers, un agent peut être incité à acheter un titre dont le cours augmente, car cela signifie qu’il est très demandé. Ce comportement est rationnel ; en effet, même un agent pleinement informé sur la valeur intrinsèque d’un actif (qu’il s’agisse d’un titre financier ou d’un logement) a intérêt à acheter un actif surévalué s’il pense que les autres agents achèteront ce titre, car, si c’est le cas, le cours montera, ce qui permet de réaliser une plus-value. En effet, un individu ne peut battre le marché : même s’il pense qu’un titre est surévalué et donc que son cours doit diminuer, il a intérêt à l’acheter si les autres l’achètent.
En raison du mimétisme, les marchés financiers (ou bien les marchés immobiliers) sont alors susceptibles de présenter des anticipations auto-réalisatrices : si les agents anticipent une hausse du cours d’un titre, ils achèteront ce titre, ce qui poussera effectivement son cours à la hausse. Inversement, si les agents pensent que le cours d’un titre diminuera, ils le vendront, pour éviter de faire une moins-value, or cela poussera effectivement le cours à la baisse.

Surtout, en raison de l’incertitude et du mimétisme, l’ensemble des agents présents sur un même marché auront tendance à adopter le même comportement, c’est-à-dire à partager la même opinion. Cela signifie aussi qu’il y a un risque que le marché change d’opinion subitement.

Par conséquent, le mimétisme peut être à l’origine des bulles spéculatives : les agents achètent un même actif précisément parce qu’ils anticipent que son cours augmentera et qu’ils réaliseront par conséquent une plus-value, mais le cours de l’actif risque alors de finir par être excessivement élevé, c’est-à-dire bien supérieur à sa « valeur fondamentale ». Réciproquement, lorsque les agents prennent conscience que le prix de l’actif est excessivement élevé, ils vont vendre simultanément l’actif, ce qui fera plonger son cours (krach). Le mimétisme jouera alors en sens inverse : chacun vend le titre parce qu’il anticipe que les autres vendront ce titre.
Keynes a illustré cette idée de comportement mimétique sur les marchés boursiers avec la métaphore du concours de beauté afin de montrer que ces marchés sont submergés par des vagues successives d’optimisme et de pessimisme, conduisant régulièrement à des bulles suivies par des krachs. En effet, chaque spéculateur achète (ou vend) un actif en fonction de la réaction que les autres devraient adopter selon lui. Ainsi, un spéculateur cherchera à déterminer quel actif les autres spéculateurs achèteront, sachant que ces derniers chercheront à faire de même.



Crise financière

Il n’y a pas de véritable définition de la crise financière. Une crise financière peut désigner un effondrement du cours des titres (c’est-à-dire un krach), ce qui est le cas si une bulle spéculative éclate sur le marché boursier. On parle aussi de crise financière lorsque les banques voient leurs chances de faire faillite augmenter et sont alors plus réticentes à prêter.

Il ne faut pas confondre « crise financière » et « crise économique ».


Crise économique

La crise économique désigne une récession, c’est-à-dire une baisse du PIB, c’est-à-dire une baisse de la production, des revenus et des dépenses dans l’économie (ce qui se traduit souvent par une hausse du chômage).

Il ne faut pas confondre « crise financière » et « crise économique ».
Toutefois, une crise financière risque très souvent d’entraîner une crise économique (une récession). Prenons deux exemples. Premièrement, si une bulle éclate, sur le marché de l’immobilier ou sur le marché boursier, alors ceux qui possèdent un logement ou des actions se sentiront moins riches, donc ils auront tendance à moins consommer ; or, s’il y a moins de consommation, les entreprises vendent moins, donc elles produisent moins et licencient (l’économie bascule en récession !). Deuxièmement, si les banques sont en difficultés, elles prêteront moins. Or, si les entreprises empruntent moins, elles investiront moins (elles achèteront moins de machines, moins d’équipements…) ; si les ménages empruntent moins, ils consommeront moins. Or, si les ménages et entreprises achètent moins de biens et services, par définition les entreprises vendent moins, donc elles font moins de profit, elles réduisent leur production et les licencient (l’économie bascule alors en récession).


Devises

Les devises désignent les monnaies étrangères. On parle de devise, dès lors que l’on considère la monnaie d’un pays étranger. Les principales devises utilisées dans le monde sont le dollar américain (Etats-Unis), l’euro (zone euro) et le yen (Japon). Les devises sont échangées sur le marché des changes, à un certain prix : le taux de change. La devise d’un pays aura tendance à s’apprécier si elle est davantage demandée ; elle aura tendance à se déprécier si elle est moins demandée.

Globalisation financière

La globalisation financière correspond à la constitution d’un marché mondial des capitaux. Il résulte des « 3D » : la déréglementation, le décloisonnement et la désintermédiation.

Intermédiation financière

L’intermédiation financière désigne le fait qu’une institution financière (par exemple, une banque) joue le rôle d’intermédiaire entre les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement. En l’occurrence, l’intermédiaire utilise l’épargne que les agents à capacité de financier (les épargnants) déposent auprès d’elle, pour accorder des prêts aux agents à besoin de financement.

Régulation financière

La régulation financière désigne, d’une part, l’ensemble des règles qui encadrent le système financier, c’est-à-dire qui lui permettent de fonctionner correctement et qui visent notamment à éviter les crises financières (réglementation financière). La régulation financière désigne aussi la surveillance des banques et autres institutions financières par les autorités (supervision financière) : les autorités veillent à ce que les banques et les autres institutions financières respectent les règles et les sanctionnent si ce n’est pas le cas. Dans la mesure où les crises financières naissent souvent suite à des bulles spéculatives et que ces dernières sont souvent alimentées par le crédit bancaire, la réglementation financière vise souvent à éviter que les banques prêtent excessivement ou que les spéculateurs prennent des risques excessifs.

Risque systémique

Il y a risque systémique lorsqu’un événement est susceptible d’affecter l’ensemble du système par contagion, réactions en chômage. On parle notamment de risque systémique lorsqu’une crise financière est susceptible d’affecter l’ensemble de l’économie mondiale. Or, si c’est le cas, alors l’ensemble des pays est susceptible de tomber dans une récession.

Par exemple, on dit qu’il y a un risque systémique lorsqu’une banque est susceptible de conduire à l’effondrement de l’ensemble du système bancaire si elle faisait faillite. En effet, si une banque fait faillite, elle ne pourra rembourser ses créanciers (notamment les autres banques) et ses clients (les déposants) risquent de perdre l’épargne qu’ils possèdent sur leurs comptes bancaires.
Avec la globalisation financière (en particulier la déréglementation et le décloisonnement), le risque systémique a peut-être augmenté : lorsqu’une crise financière éclate sur un marché donné ou dans un pays donné, il est aujourd’hui plus probable qu’elle touche l’ensemble des marchés ou l’ensemble des pays.





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lycée René Descartes (Champs sur Marne) - dernière révision : 15/04/2017