Les déséquilibres globaux
Par Martin Anota le jeudi 3 octobre 2013, 19:21 - Finance internationale - Lien permanent
GRAPHIQUE Déséquilibres du compte courant (en % du PIB)
source : The Economist (2013)
« Cinq ans après le début de la crise, les économies avancées et émergentes du Groupe des Vingt (G20) présentent quelques progrès dans la réduction de leurs grands déséquilibres domestiques et extérieurs. (…) Les déséquilibres externes ont diminué considérablement depuis la crise, pour des raisons structurelles et pas seulement conjoncturelles. (…) L’excédent extérieur de la Chine, par exemple, a diminué considérablement entre 2008 et 2013, passant d’environ 10 % à 2 % du PIB, ce qui reflète le rééquilibrage vers la demande intérieure (via un investissement plus élevé). Le FMI prévoit des excédents plus modestes pour le pays à moyen terme. Les Etats-Unis voient également leurs déficits extérieurs (…) diminuer (…).
L'analyse du FMI reconnaît également que la plupart des ajustements (de fortes baisses de l'investissement, l'augmentation de l'épargne privée et les dépenses plus élevées du gouvernement pour amortir la chute de la demande) se sont produits durant la Grande Récession de 2009. Une partie de l'ajustement est sain dans le sens où il a participé à corriger l’excès financier qui a précédé la crise en 2007-2008.
Les mauvaises nouvelles maintenant : la croissance du PIB réel a été plutôt décevante. Les perspectives de croissance pour les économies avancées sont inférieures aux tendances antérieures, en raison des effets durables de la crise. La réduction des déséquilibres mondiaux s’explique en partie par la compression de la demande dans les économies déficitaires, or celle-ci nuit à la croissance. Par exemple, le déséquilibre entre l'épargne et l'investissement aux Etats-Unis s'est fortement ajusté dans le sillage des corrections sur les marchés, y compris via l'effondrement du marché immobilier et le resserrement du crédit bancaire. (…)
"Avant la crise, l'économie mondiale a démontré sa capacité de croître rapidement lorsque les déséquilibres sont larges et se creusent, puis sa capacité, avec la crise et après, à croître beaucoup plus lentement lorsque les déséquilibres sont plus étroits. Elle n’est pas encore parvenue à connaître une plus forte croissance avec de moindres déséquilibres“ (…) »
__FMI, « Mind the gap: Narrowing imbalances, while maintaining growth », in IMF Survey, 13 septembre 2013.