« Le COVID-19 propage des souffrances humaines à travers le monde ; c’est ce sur quoi nous devrions tous nous focaliser. Mais nous, nous ne sommes pas des docteurs. Nous sommes des économistes. Et le coronavirus propage des souffrances économiques à travers le monde. Le virus pourrait en fait être aussi contagieux économiquement qu'il ne l'est médicalement. (…)

Il y a juste six semaines, l’économie mondiale semblait bien sur la voie qu’une bonne reprise ; les tensions commerciales et politiques étaient perçues comme "pas si terribles que cela", les prévisions de croissance étaient optimistes et les marchés financiers étaient euphoriques. Aujourd’hui, les paris sont ouverts. Comme le coronavirus se diffuse à travers le monde, il est désormais clair qu’il a le potentiel de faire dérailler l’économie mondiale.

La taille et la persistance de l’impact économique sont inconnues. A l’image d’une personne saine qui attrape la grille saisonnière, souffre d’un mal désagréable, mais temporaire, et est rapidement sur pied, la crise peut être brève et brutale. Un tel profil "en forme de V" semblait probable quand le coronavirus constituait essentiellement un problème chinois et que la Chine s’y attaquait énergiquement. Les temps ont changé.

Même si une crise brève et brutale est toujours possible, elle semble moins susceptible de constituer le scénario le plus probable. La maladie se diffuse rapidement dans des douzaines de pays. Trois chapitres dans le livre chiffrent cela et nous résumons ces évaluations ci-dessous, mais la conclusion est que, malgré le fait qu’il y ait trop d’incertitude pour que nous soyons certains sur les événements, il est clair que ce choc économique peut provoquer une douleur tenace et peut-être laisser de profondes cicatrices, bien plus profondes que les autres pandémies d’après-guerre (…).

Quelle sera la nature des chocs ?


En ce qui concerne les chocs économiques, il est important de distinguer trois sources ; deux d’entre elles sont tangibles. La première source tient aux chocs purement médicaux : des travailleurs alités ne contribuent pas au PIB. La deuxième source tient à l’impact économique des mesures de confinement publiques et privées, des choses comme les fermetures d’usines et d’écoles, les restrictions aux déplacements et les quarantaines. La troisième source est littéralement "dans toutes les têtes".

Les chocs liés aux croyances

Le comportement humain dépend des croyances et ces dernières sont sujettes aux biais cognitifs habituels (…). Le cerveau humain évolue dans un monde de "distances à pieds", où les incréments futurs peuvent raisonnablement être prédits par les incréments passés. Utiliser les incréments pour prédire les incréments revient à faire de l’approximation linéaire. Il est naturel, par exemple, de chercher à prévoir le nombre futur de cas de COVID-19 en se basant sur le nombre de nouveaux cas qui sont apparus dans le passé immédiat. Cela peut nous emmener à de graves erreurs. Sur le graphique, une prédiction linéaire faite durant les premiers jours d’une courbe épidémiologique sous-estimerait radicalement la diffusion de la maladie. Une projection linéaire faite plus tard peut au contraire radicalement surestimer la sévérité de celle-ci. Il est facile de penser que la panique peut survenir quand les analystes dans les médias passent de la sous-estimation à la surestimation. Comme Michael Leavitt, l’ancien chef du Département de la santé et des services sociaux aux Etats-Unis a pu le dire : "Tout ce que nous faisons avant une pandémie va sembler alarmiste. Tout ce que nous faisons après va sembler inadéquat".

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Les éléments psychologiques ou basés sur les croyances des chocs sont aussi fondés, en partie, sur les croyances et les actions des autres. Quand les croyances sont basées sur les croyances des autres, des équilibres multiples sont possibles. Il peut y avoir un bon équilibre et un mauvais équilibre. Et une "dynamique non linéaire" dans la transition. Si tout le monde croit que les autorités prennent les bonnes décisions, les gens ne vont pas se ruer sur les gels hydroalcooliques puisqu’ils croient que personne ne le fera. Mais une ruée folle est possible si beaucoup pensent que les autres vont faire des stocks. Si la croyance passe du bon équilibre au mauvais équilibre, en raison, par exemple, d’une perte de confiance vis-à-vis du gouvernement en ce qui concerne sa capacité à contenir la contagion, le résultat peut être chaotique. Ou, pour le dire plus directement, les croyances qui dépendent des croyances des autres peuvent produire des comportements grégaires et une panique, comme cela peut être le cas avec les ruées bancaires ou les achats de papier toilette réalisés dans la panique.

Les chocs d’offre sont plus tangibles.

Les chocs d’offre

L’impact direct sur l’offre que peuvent avoir les réactions humaines au virus est évident et abondant. Les autorités publiques et les firmes dans plusieurs pays ont fermé les sites de production et les écoles. Cela a notamment été rapidement le cas du Japon. Après des rapports sporadiques sur les infections au COVID-19, plusieurs grandes firmes japonaises ont ordonné à leurs salariés de travailler à la maison fin février. Cette pratique se généralise rapidement. La Ford Motor Company a annulé tout voyage le 2 mars après que deux de ses salariés aient été testés positifs et plusieurs firmes l’ont imitée.

D’un point de vue économique, ces fermetures et interdictions de voyager peuvent réduire directement la productivité d’une façon semblable à celle d’une chute de l’emploi.

La taille de la contraction subséquente de la production peut être atténuée aujourd’hui grâce aux technologies numériques et aux logiciels et bases de données basés sur les clouds. Ceux-ci n’existaient pas lorsque, par exemple, l’épidémie du SRAS avait frappé il y a deux décennies. Mais le travail à distance n’est pas une panacée. Même aujourd’hui, toutes les tâches ne peuvent pas être réalisées à distance. La présence humaine sur le site de production est nécessaire, notamment pour manipuler les biens. L’un des fabricants japonais de produits de santé, Unicharm, a décidé de faire travailleurs tous ses salariés à distance, sauf les travailleurs dans les usines de production, afin qu’ils puissent honorer la demande croissante pour les masques médicaux.

D’autres mesures de santé publique visant à ralentir la contagion, comme les fermetures d’écoles, réduisent indirectement et temporairement l’emploi, comme les travailleurs doivent rester à la maison s’occuper de leurs enfants. Le Japon a fermé toutes ses écoles pour un mois le 27 février 2020 ; l’Italie a suivi le 4 mars 2020 (…).

Le fait que des personnes ne puissent pas aller travailler pour s’occuper de proches malades entraîne une autre réduction temporaire de l’emploi. Le même type de choc survient du fait de la généralisation de la mise en quarantaine des familles des personnes infectées et de ceux avec lesquels elles sont entrées en contact. La sévérité de ces chocs est amplifiée quand ils concernent des travailleurs en bonne santé. Par exemple, un hôpital dans la préfecture japonaise présentant le plus grand nombre de patients atteints par le COVID-19 a été forcé d’arrêter d’accepter des patients en raison de l’absence d’infirmières (qui restaient à la maison pour s’occuper de leurs enfants). (…)

L’incertitude autour de la propagation du choc sanitaire

Le COVID-19 n’est pas le premier choc d’offre que l’économie mondiale a connu. Les « chocs pétroliers » des années soixante-dix sont les plus célèbres, mais des exemples très clairs et bien étudiés sont survenus en 2011, avec l’inondation des usines en Thaïlande et le séisme au Japon. Tous ces chocs ont été très différents.

Un aspect singulier du choc d’offre associé au coronavirus concerne son schéma de propagation. Dans le cas des précédents chocs d’offre (comme les inondations de 2011 en Thaïlande), l’impact sur les usines a été presque complètement saisi dans les jours suivants, si ce n’est les heures suivantes ; il dépendait de l’altitude des usines. De même, le choc d’offre qui survint dans le sillage du tremblement de terre au Japon en 2011 était simple à dimensionner. La distance relativement à l’épicentre était un déterminant assez fiable des dommages touchant les usines.

A l’inverse, la diffusion du nouveau virus n’est pas nécessairement dictée par la distance géographique relativement à Wuhan en Chine, comme le montre la propagation de l’épidémie en Italie. Les trajets des avions et bateaux semblent influencer la dissémination du virus dans la phase initiale.

La propagation des chocs d’offre dans le cas du coronavirus semble mieux représentée par des réseaux enchevêtrés, plutôt que par des cercles concentriques.

En outre, puisqu’il implique des personnes et que le comportement humain est difficile à prédire, l’incertitude à propos de l’ampleur et de la localisation des chocs est forte et est susceptible de persister ainsi pendant plusieurs jours, si ce n’est des semaines.

Enfin, la durée du choc d’offre dépend de la létalité du virus et est donc fortement incertaine pour des raisons tenant à la nature du virus et aux réactions des autorités en matière de santé publique. Dans les scénarii les plus extrêmes considérés par certains prévisionnistes économiques (extrêmes dans le sens où ils impliquent des taux de mortalité en-dehors des gammes vues au cours du dernier demi-siècle), le choc peut réduire bien plus directement et bien plus durablement l’emploi en réduisant l’offre de travail, en raison des décès ; les probabilités de tels scénarii impliquent des jugements médicaux que nous ne sommes pas assez qualifiés pour faire.

Les chocs sur les chaînes d’approvisionnement

Début mars, l’épidémie du coronavirus était très centrée sur la Chine, 90 % des cas déclarés concernant ses résidents. Les deux pays les plus touchés après sont le Japon et la Corée du Sud. Ces pays sont centraux pour les chaînes d’approvisionnement mondiales pour de nombreux biens manufacturés. Le chapitre réalisé par Baldwin et Tomiura, qui se focalise sur les répercussions sur le commerce international, fournit davantage de détails, mais le point fondamental est illustré dans le graphique suivant.

GRAPHIQUE Trois hubs interconnectés des chaînes d'approvisionnement mondiales pour les biens des technologies d'information et de communication

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Sur le graphique, la taille de la bulle reflète la taille du pays (la valeur de son commerce extérieur) et l’épaisseur des lignes de connexion montre l’importance relative des flux bilatéraux (les faibles flux n’ont pas été marqués). Le graphique montre les liens en termes de chaînes de valeur internationales intervenant dans la réalisation des biens des technologies d’information et de communication.

Trois choses ressortent. Premièrement, la Chine est vraiment l’usine du monde, dans la mesure où elle est centrale à l’ensemble du réseau mondial. Donc une perturbation de l’industrie chinoise crée des chocs d’offre secondaires dans les secteurs manufacturiers dans presque toutes les nations. Deuxièmement, il y a une forte dimension régionale dans les chaînes d’approvisionnement, donc le fait que la Chine, la Corée du Sud et le Japon soient parmi les cinq plus touchés signifie que le choc d’approvisionnement sera très puissamment ressenti en Chine. Troisièmement, l’Allemagne est le principal nœud des chaînes d’approvisionnement en Europe. Il s’agit aussi du septième pays le plus touché au monde (du moins le 5 mars 2020). Ajoutez à cela le choc médical touchant l’Italie, la France et la Belgique (…) et il apparaît manifestement que la contagion économique via les chaînes d’approvisionnement risque très probablement d’être une source majeure de contagion économique en Europe. Des schémas similaires s’observent également en Amérique du Nord. (…)

Les chocs de demande

En ce qui concerne le choc immédiat sur la demande agrégée provoquée par le COVID-19, il est utile de distinguer deux aspects : concret et psychologique. Concret dans la mesure où certains consommateurs sont ou seront empêchés d’aller faire les magasins, si bien que leur demande disparaît du marché. De même, certains services à domicile sont suspendus, si bien que les biens et consommateurs viennent ensemble moins fréquemment. Psychologique dans la mesure où, comme ce fut le cas dans le sillage de la crise mondiale, les consommateurs et les entreprises tendent à embrasser une attitude attentiste lorsqu’ils font face à une massive incertitude knightienne (l’inconnu inconnu) comme celle que le COVID-19 présente maintenant au monde.

Au cours des crises passées (comme lors du Grand Effondrement des échanges de 2008-2009), les personnes et les entreprises différèrent leurs achats et retardèrent leurs investissements. Cet effet est particulièrement pernicieux puisque les médias internationaux et les communications interpersonnelles peuvent non intentionnellement synchroniser ces croyances. En d’autres termes, le choc d’attentisme est contagieux via internet. Le choc de demande n’a pas besoin de transiter via les connections commerciales et financières bilatérales traditionnelles. Cela fut abondamment démontré durant la Grande Crise de 2008-2009. Les personnes et les entreprises autour du monde ont été les témoins médusés de la crise financière qui se déroulait aux Etats-Unis. Alors même qu’une poignée de pays était directement impliquée dans le chaos subprime, le choc psychologique les amena à différer leurs achats et investissements. Cela transforma ce qui avait débuté comme un choc financier touchant le seul Nord de l’Atlantique en un choc de demande mondial massif et synchronisé. Les volumes du commerce s’effondrèrent au même instant dans toutes les nations et pour presque tous les produits à un rythme qui n’avait jamais été observé jusqu’alors. Il est impossible de savoir si l’histoire se répétera ainsi en réaction au choc du COVID-19, mais c’est une possibilité.

Chacun de ces chocs de demande de premier tour est susceptibles d’être amplifié via les effets de multiplicateur keynésien. Pour de nombreuses personnes et firmes à travers le monde, ne pas aller travailler se traduit par une perte de salaire, ce qui comprime davantage leur demande.

La durée des chocs

Sur la durée des chocs, nous pouvons trouver des indices en considérant les chocs passés. Les répercussions négatives du coronavirus sur la demande domestique pour les services non échangeables vont s’aggraver s’il faut du temps pour contenir l’infection. Les précédents chocs épidémiques furent brefs et brutaux. Aujourd’hui, la durée est moins claire. La Chine exporte énormément de biens industriels, donc la durée de l’interruption peut dépendre de la capacité des entreprises à trouver des substituts pour les biens chinois et de la vitesse de contrôle de l’épidémie en Chine. Dans le pire cas où la chute de la demande et la perturbation de l’offre s’aggravent mutuellement, on peut même s’attendre à une situation assez analogue à celle des chocs pétroliers des années soixante-dix, quand presque tous les pays développés se retrouvèrent dans une stagflation persistante.

Les réactions des gouvernements créent des perturbations plus nombreuses et plus durables que le virus. C’est une leçon de l’histoire : l’essentiel des problèmes des chocs pétroliers des années soixante-dix provint de l’inflation générée par des réponses inappropriées de la politique macroéconomique, pas simplement de la pénurie de pétrole. Au cours d’un épisode plus récent, la hausse des droits de douane décidée par l’administration Trump s’est traduite par une baisse des importations de biens chinois, mais les importations américaines se sont reportées vers d’autres pays, comme le Mexique et le Vietnam (…).

Quelle sera l'ampleur des chocs ?


Le COVID-19 a tout d’abord été considéré comme un choc chinois, puis comme un choc régional pour l’Asie. Il est maintenant clair que le virus voyage et que nous faisons face à un choc commun et mondial. La dernière que l’économie mondiale a souffert d’un choc mondial, ce fut dans le sillage de l’effondrement de Lehman Brothers en septembre 2008. A la fin de l’année 2008, la crise nord-atlantique du crédit subprime avait fini par devenir une crise mondiale, une crise dans plusieurs pays du G7 avec de larges secteurs bancaires et une crise commerciale pour la centaine de pays sans beaucoup d’activité bancaire, mais avec une dépendance vis-à-vis des exportations.

Baldwin et Tomiora affirment dans leur chapitre que les preuves empiriques de la crise mondiale de 2008-2009 fournissent une estimation haute de la gamme d’événements aujourd’hui. Cette crise avait produit ce que l’on a appelé le Grand Effondrement du Commerce (Great Trade Collapse). Ce fut, et ça l’est encore, la chute la plus brutale du commerce mondial que l’on ait enregistrée au cours de l’Histoire et la plus profonde chute depuis la Grande Dépression. La chute a été soudaine, sévère et synchronisée. En outre, elle n’a pas vraiment été courte dans la mesure où la croissance du commerce mondiale est restée en territoire négatif pendant plus d’un an.

GRAPHIQUE Croissance du volume d'importations mondiales du troisième trimestre 1965 au troisième trimestre 2019 (en glissement trimestriel, en %)

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Laurence Boone estime qu’un scénario de base, dans lequel l’épidémie est contenue à la Chine et à quelques autres pays, peut impliquer un ralentissement de la croissance mondiale d’environ 0,5 point de pourcentage en 2020. Dans le scénario pessimiste, où la contagion touche l’ensemble de l’hémisphère nord la croissance du PIB mondial en 2020 en serait réduite de 1,5 point de pourcentage. L’essentiel de l’impact est attribué à une plus faible demande, mais dans ce scénario, la contribution négative de l’incertitude est aussi significative.

Mann discute de la possibilité que la crise soit susceptible d’être en forme de U plutôt qu’en forme de V, comme on a pu l’observer dans des cas similaires d’épidémies et d’autres chocs d’offre récentes. Selon elles, les liens discutés affecteront différemment les pays. Certains secteurs et certains pays pourront peut-être connaître une crise en V, courte et brutale, mais avec une reprise rapide vers l’ancienne trajectoire de croissance, mais la récession pourrait être plus persistante pour d’autres secteurs et d’autres pays. Cela suggère qu’au niveau agrégé, du moins pour l’activité manufacturière, cela ressemble davantage à une crise en forme de U dans les données mondiales. Pour les services, le choc sera suivit par une reprise bien plus lente, si bien que la crise aurait davantage l’apparence d’un L. L’activité chuterait pour un long moment et, même si elle finirait par redécoller, il n’y aurait pas de rattrapage. Les gens qui se privent d’aller au restaurant, au cinéma et en vacances au soleil sont peu susceptibles d’aller deux fois plus souvent au restaurant, au cinéma et en vacances au soleil pour rattraper ce qu’ils ont raté. Le choc touchant le tourisme, les services de transport et les activités domestiques ne sont généralement pas suivis par un rebond. Mann prédit que les services domestiques seront les principales victimes de l’épidémie virale.

McKibbin et Fernando ont estimé l’impact de différents degrés de sévérité d’un choc purement chinois et d’un choc mondial. Dans leur scénario le plus pessimiste (avec un taux d’infection très élevé), leur impact sur la croissance en 2020 serait quatre fois plus ample que celui observé dans le cas pessimiste de Boone. Dans ce scénario, le Japon est le pays qui serait le plus durement touché, avec une perte de 10 % en termes de PIB suivie par l’Allemagne et les Etats-Unis avec des pertes d’environ 8 % chacun. (…) »

Richard Baldwin & Beatrice Weder di Mauro, « Introduction », in CEPR, Economics in the time of COVID-19, mars 2020. Traduit par Martin Anota



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