« De 1951 à 2010, (…) le salaire net annuel moyen des salariés à temps complet a progressé en rythme annuel de 2,3 % en euros constants. Sur la période allant de 1995 à 2010, le salaire net annuel moyen des salariés à temps complet s'est accru en rythme annuel de 0,6 % en euros constants pour atteindre 25 140 euros en 2010. Le salaire net moyen en équivalent-temps plein (EQTP) a progressé au même rythme annuel pour atteindre 24 520 euros en 2010 ; il est de 26 610 euros en moyenne pour les hommes contre 21 460 euros pour les femmes. Ainsi, en 2010, une salariée gagne en moyenne en EQTP 19,3 % de moins que son homologue masculin. Cet écart était de 21,9 % en 1995 (…). La croissance du salaire net en EQTP est due en partie à l'augmentation moyenne des qualifications (avec une légère baisse du poids des non-qualifiés mais surtout la hausse sensible de l'emploi très qualifié correspondant aux cadres). L'augmentation des salaires s'explique également par le dynamisme du Smic (…).

GRAPHIQUE Évolution du salaire annuel net moyen et du Smic annuel net. Période 1951 à 2010 (en euros constants base 100 en 1951)

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source : INSEE (2013)

Entre 1995 et 2010, les salaires nets moyens en EQTP des employés et des ouvriers suivent une évolution un peu plus favorable que ceux des cadres et des professions intermédiaires. Le salaire moyen des cadres est particulièrement sensible au cycle conjoncturel. (…) Restés stables en début de période, les salaires nets des cadres ont particulièrement progressé de 1998 à 2002 (…). Puis, après les baisses de 2003 et 2004, ils augmentent de nouveau au même rythme jusqu'en 2007 ; ils diminuent ensuite en 2008 et surtout en 2009, au début de la dernière récession. (…) L'évolution du salaire moyen des ouvriers est plus régulière. L'impact des retournements de conjoncture agit surtout sur l'emploi et moins sur les salaires individuels : beaucoup d'emplois d'ouvriers non-qualifiés ont été détruits entre 1995 et 2010, alors que la progression du Smic soutenait les salaires ouvriers. L'évolution des salaires nets moyens des professions intermédiaires est moins favorable (…). La hausse sensible des effectifs des professions intermédiaires s'est traduite par une augmentation du poids des moins de 30 ans et de celui des personnes âgées de 50 ans ou plus. De plus, cette croissance de l'emploi s'est produite dans le tertiaire où les salaires des professions intermédiaires sont un peu plus faibles que ceux de l'industrie. Pour les employés, la croissance du salaire net moyen est plus faible (…). La progression importante des emplois les moins qualifiés a ainsi tiré vers le bas le salaire moyen des employés. Ce recul a été cependant freiné par le dynamisme du Smic. (…)

Le rapport interdécile (D9/D1), qui est une mesure de la dispersion des salaires, a légèrement diminué entre 1995 et 2005, passant de 3,1 à 3. Depuis 2005, il reste stable. Cette baisse de la dispersion des salaires est due à la croissance plus vive du premier décile (D1), entraîné par la hausse du Smic. Ainsi, le ratio D5/D1 (…) se réduit, passant de 1,6 à 1,5. Dans le haut de la distribution, le ratio D9/D5 est stable à 2. »

INSEE, « Séries longues sur les salaires (1950-2010) », INSEE résultats : société, n° 143, juin 2013.