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dimanche 17 mars 2024

Les liens de la semaine

Environnement et ressources naturelles


Capturer le carbone ?

  • Captage et stockage de CO2 : la France prête à sauter dans le puits (Alter éco)
  • Capturer, stocker et utiliser le carbone par la technologie : option sérieuse pour le climat ? (The Conversation)
  • Éliminer le CO₂ grâce au puits de carbone océanique, une bonne idée ? (The Conversation)


Agriculture

  • Un choc de vérité pour l’agriculture européenne (Alter éco)
  • Dénoncer les pesticides sans rompre avec le monde agricole : la voie étroite des "phyto-victimes" (Alter éco)


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Réindustrialisation verte

  • Réindustrialisation (verte) : un retard européen à combler (CEPII)
  • Réindustrialisation, décarbonation… Il ne faudrait pas oublier les entreprises de taille intermédiaire (The Conversation)


Croissance, fluctuations et crises

  • La reprise se fait attendre (INSEE)
  • Zone euro en 2024 : la croissance est faible pour de multiples raisons, mais le déficit public doit être réduit (Patrick Artus)


Inflation

  • Et si l‘inflation ne baissait pas en zone Euro ? (Philippe Waechter)
  • Comment combattre un choc négatif d’offre ? (Patrick Artus)
  • Inflation sous-jacente et coût salarial unitaire (Patrick Artus)
  • La distinction entre une inflation durable et une inflation transitoire est très difficile à faire (Patrick Artus)


GRAPHIQUE Glissements annuels de l'indice des prix à la consommation (IPC), de l'inflation sous-jacente (ISJ) et de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) en France (en %)

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source : INSEE (2023)

Marché de l'assurance

  • Les tarifs d’assurance font exploser le budget des ménages (Alter éco)
  • Les assureurs, champions de la sélection des risques (Alter éco)
  • "La puissance publique a été un puissant vecteur de financiarisation de l’assurance" (Pierre François)


Politique budgétaire et dette publique

  • Coupes budgétaires : la surenchère du gouvernement (Aude Martin)
  • Même pas besoin de 49-3 pour annuler 10 milliards de crédits budgétaires (AOC)
  • Les dangereuses obsessions allemandes (Christian Chavagneux)
  • Les règles budgétaires de l’Union européenne ne seront pas appliquées (Patrick Artus)
  • Le cercle vicieux de la productivité et du déficit public dans la zone euro (Patrick Artus)


Monnaie et finance

  • La monnaie volontaire (AOC)


Commerce international

  • L’OMC sert-elle encore à quelque chose ? (Alter éco)
  • Comment le conflit Israël-Hamas redessine les routes du transport maritime (The Conversation)


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Démographie

  • Le dynamisme démographique de la Guyane est-il sous-estimé ? (INSEE)
  • À Mayotte, changer le droit du sol n’a pas fait pas baisser le nombre de naissances issues de parents étrangers (The Conversation)


Laïcité

  • Signes religieux à l’école : 20 ans de recherches sur la loi du 15 mars 2004 (The Conversation)


Inégalités et justice sociale

  • Comment verser de l’argent aux pauvres ? L’injonction au travail, au risque de la pauvreté (Guillaume Allègre)
  • La moitié du revenu des ménages est socialisée, un rempart contre les inégalités (Christophe Ramaux)
  • En Allemagne, la retraite par capitalisation a produit plus de pauvreté que de capital (Alter éco)
  • Vers la réconciliation (La Vie des idées)
  • Fin de vie : malgré le développement des soins palliatifs, les inégalités d’accès persistent en France (Le Monde)


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Ecole


Travail, emploi, chômage

  • Une photographie du marché du travail en 2023 : L'emploi augmente modérément, le chômage se stabilise après sept années de baisse (INSEE)
  • Dynamique des salaires en zone Euro (Philippe Waechter)
  • Le travail n’enrichit plus les Français (Alter éco)
  • Le gouvernement a-t-il raison de faire des économies sur les centres de formation d’apprentis ? (Alter éco)
  • Le contrat d’engagement jeune fait le plein mais reste perfectible (Alter éco)
  • Les désordres du télétravail (A la marge)
  • Emploi : la longue marche de l’égalité femmes-hommes (Centre d'observation de la société)
  • Les chauffeurs Uber, appâtés et piégés dans un travail pour immigré (AOC)
  • Cinq millions d’emplois fermés aux étrangers non européens (Observatoire des inégalités)


GRAPHIQUE Taux de chômage et taux de chômage de longue durée en France

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source : INSEE (2024)

Politique

  • "La Convention citoyenne sur la fin de vie a été une leçon de démocratie" ()
  • Comment une idée politique s’impose-t-elle dans le débat public ? (The Conversation)
  • Mobilisation contre l’A69 : vers de nouvelles dynamiques de la violence ? (The Conversation)
  • Les jeunes, l’univers de la défense, et l’ordre régalien: une vision inattendue et peu connue (Anne Muxel)


Elections russes

  • Poutine et la fabrique d’une victoire : 7 points sur la présidentielle en Russie (Le Grand Continent)
  • La victoire de Poutine et la "magnifique Russie du passé" (AOC)
  • Dans la tête de Vladimir Poutine (CNRS)
  • La Russie vue de l’intérieur : élections, résistances et consolidation du pouvoir de Poutine (Le Grand Continent)


Russie

  • Russie : les trois fronts intérieurs de la guerre en Ukraine (AOC)
  • "En Russie, le pouvoir veut anesthésier les citoyens" (Anna Colin Lebedev)
  • En Russie, la plainte étouffée des mobilisés et de leurs familles (The Conversation)
  • L’exaltation du "sacrifice pour la patrie" au cœur de l’idéologie du régime poutinien (The Conversation)


Géopolitique

  • Ukraine : les vertus d’un débat pédagogique (Le Monde)
  • Aide à l’Ukraine : la ligne de crête d’Emmanuel Macron (Le Monde)
  • À partir de quand peut-on considérer qu’un État est "en guerre" contre un autre ? (The Conversation)
  • Nucléaire : face à Poutine, une dissuasion à l’européenne, conversation avec Bruno Tertrais (Le Grand Continent)
  • La fulgurante conversion de la Finlande à l’OTAN (The Conversation)
  • OTAN-Russie : pourquoi parler de "nouvelle guerre froide" est une dangereuse illusion (The Conversation)





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mercredi 13 mars 2024

Une ruée bancaire classique : la faillite de la Silicon Valley Bank

« Au milieu de la journée du vendredi 10 mars 2023, les régulateurs bancaires ont rapidement fermé la Silicon Valley Bank (SVB), évitant probablement par là une panique plus large. En comparaison avec les crises financières passées, celle-ci n’a pas été particulièrement significative sur le plan économique, mais elle constitue un exemple important et illustratif de l’économie bancaire.

Dans un article paru dans le Journal of Economic Perspectives, Andrew Metrick explique les causes derrière la faillite de la SVB et de la manière par laquelle le gouvernement a réagi à celle-ci. Selon lui, la compréhension de l'effondrement de la SVB est une première étape pour donner un sens à des crises financières plus compliquées telles que la crise financière mondiale.

Metrick s'est récemment entretenu avec Tyler Smith sur les raisons de la faillite de la Silicon Valley Bank et sur ce que les décideurs politiques peuvent faire pour prévenir les crises financières. (…)

Tyler Smith : Quel genre de banque était la SVB ? Etait-ce une banque qui faisait quelque chose de vraiment hors du commun ?

Andrew Metrick : Il ne s'agissait pas de choses qui sortaient de l'ordinaire, mais c'était certainement très loin sur la courbe des risques. La majeure partie de leur argent leur a été donnée par les déposants, qui sont en fait des prêts accordés par les déposants à la banque que les déposants peuvent reprendre à tout moment. Et avec cet argent, ils ont accordé des prêts aux entreprises. Ils ont également acheté des obligations et autres titres d’État (…) en attendant de faire un bon prêt. C’est une chose assez courante pour les banques. Ce qui rendait la Silicon Valley Bank quelque peu singulière, c'était justement le fait qu'une grande partie des dépôts était constituée de larges dépôts, en l’occurrence plus gros que ce que la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) est prête à assurer. Il y a une limite de 250.000 dollars par dépôt. Ils avaient beaucoup de dépôts qui représentaient plus que cela.

Smith : Selon vous, quelles sont les principales raisons de la faillite de SVB d'un point de vue économique ?

Metrick : Lorsque vous êtes une banque, le principal service que vous fournissez est la commodité. Les gens vous passent de l’argent et le laissent dans votre banque comme dépôt. En général, les banques versent des intérêts sur ces dépôts qui sont très bas par rapport à ce que le gouvernement paie sur sa propre dette, qui est la dette la plus sûre au monde. Mais vous bénéficiez d’un taux d’intérêt encore plus bas lorsque vous prêtez quelque chose à une banque via un dépôt. Pourquoi ? Cela vous apporte de la commodité. Vous pouvez utiliser cette monnaie pour payer vos factures. Vous pouvez l'utiliser pour payer vos impôts. Et c’est le principal service que vend une banque : vous n’avez jamais à vous soucier de la sécurité de votre monnaie. Dès que vous craignez que votre monnaie ne soit pas en sécurité, la chose rationnelle à faire est de la retirer et de la placer dans une autre banque.

Si j'ai de la monnaie dans une banque et que cette monnaie n'est pas assurée parce qu'il y en a beaucoup, alors au premier signe suggérant que cette banque pourrait ne pas survivre je vais retirer ma monnaie et cela va être dangereux pour la banque… Comment une banque peut-elle empêcher cela ? La principale façon par laquelle une banque va essayer de me rassurer est de montrer combien d’argent elle possède. Elle va mettre en avant l’énorme écart entre ses actifs et ses passifs, son capital. Ce qui est arrivé à la Silicon Valley Bank, c’est que ses actifs, les choses qu’elle a achetées avec tous les dépôts que les gens lui ont faits, ont perdu beaucoup de valeur. Leur valeur a tellement chuté que les déposants n’étaient pas sûrs de pouvoir être remboursés. Une fois que c’est arrivé, ils se sont rués aux guichets. La cause immédiate est donc que les placements que la SVB a fait avec l’argent qu’elle a reçu ont perdu beaucoup de valeur. Ce qui est intéressant et clair à ce sujet, c'est que ces placements avaient été réalisés dans des choses très sûres, des titres d'État.

Smith : Pourquoi la valeur de son capital a-t-elle diminué ?

Metrick : La Silicon Valley Bank a environ triplé sa taille entre la veille de la pandémie et fin 2021. C’est une croissance très rapide pour une banque. Et, au début de la pandémie de Covid-19, nous étions inondés de liquidités provenant du gouvernement, en particulier dans la Silicon Valley et dans le secteur technologique. De nombreux clients de la Silicon Valley Bank ont déposé cet argent dans celle-ci. C'est en partie la raison pour laquelle sa croissance a été si rapide. Maintenant, que faites-vous lorsque vous êtes une banque et que, tout d’un coup, votre base de dépôts triple en peu de temps ? Habituellement, ce que vous voulez faire avec l’argent qui rentre, c’est le prêter pour de l’immobilier commercial, du crédit l’hypothécaire, ou autre. Mais bien sûr, pendant la pandémie, il n’y a pas eu beaucoup de ce genre de choses qui se faisaient. Alors, où mettre l’argent ? Ils ont décidé de placer cet argent dans des titres publics à moyen et long terme. Maintenant, vous pouvez vous demander pourquoi ils n’ont pas acheté la forme la plus sûre de la dette publique, c’est-à-dire à très court terme ? De leur point de vue, cela ne semblait pas important. Elle ne rapportait rien. Cela s'est avéré être une erreur. Lorsque les taux d’intérêt ont ensuite augmenté très rapidement en 2022 en raison des inquiétudes concernant l’inflation, la valeur de ces titres publics a diminué, même si vous savez que vous serez remboursé 100 cents par dollar à leur échéance. Il s’agit simplement d’une facette inévitable des mathématiques obligataires et de la manière par laquelle les obligations sont valorisées. Et, à cause de cela, la SVB, qui détenait une grande partie de son portefeuille sous la forme de ces obligations, a vu la valeur de ses actifs chuter. Et, en effet, leur valeur a tellement baissé qu’il n’y avait plus de réserve de capital.

Smith : Que s’est-il passé pendant cette très brève période pour que tout s’effondre ?

Metrick : Pourquoi mars 2023 ? Ils disposaient d’une bonne réserve de capital. Et cette réserve de capital avait été complètement anéantie fin septembre 2022. Le fait que leur réserve de capital avait été anéantie était connu. Mais il a fallu six mois avant que les gens ne se ruent. Pourquoi ne pas vous ruer dès que vous constatez que la valeur des actifs de la banque a chuté ? Du point de vue d’une personne qui croit en la Silicon Valley Bank, il est clair que la valeur des obligations a chuté parce que les taux d'intérêt ont beaucoup augmenté, mais ce que la banque doit en réalité verser à ses déposants n'est pas très élevé. Elle dirait également de regarder à quel point la SVB fait de bonnes choses du côté des bénéfices. Elle ne verse que quelques points de pourcentage sur ses dépôts et elle peut les réinvestir à hauteur de cinq. C'est beaucoup. En outre, les personnes optimistes à propos de la SVB pourraient dire aussi qu’elle entretient des relations très spéciales avec ses clients. Ses clients la suivent depuis longtemps et elle offre des services uniques dans la communauté de la Silicon Valley. Ainsi, comme elle verse à ses déposants bien moins que les taux d’intérêt du marché, elle va réaliser un flux de bénéfices pendant tout ce temps. Même si sur le papier on pourrait penser qu'elle n’est pas solvable, si vous prenez le fait qu'elle a cette activité incroyablement rentable, grâce à tous ces clients qui l’aiment, qui la laissent encore leur verser un montant très bas, elle apparaît très solvable.

Mais ce qui s’est passé alors, c’est que les gens avaient besoin de leur monnaie parce que les choses avaient changé. Les taux d’intérêt étaient élevés, l’ère de l’argent vraiment facile était finie et bon nombre des clients de la SVB qui avaient déposé de la monnaie sur ses comptes la retiraient uniquement pour des causes naturelles. Mais si la SVB voulait rendre la monnaie à ces personnes, elle devait vendre une partie des titres qu’elle détenait à son actif. Et lorsqu’elle vendait ces titres, elle devait reconnaître le fait qu’elle les vendait à un prix inférieur à celui pour lequel elle les avait achetés. Lorsqu’une telle nouvelle se fait connaître, il est normal pour les clients de devenir nerveux. Ils peuvent se demander si les dépôts de la banque sont aussi stables qu’ils le pensaient jusqu’alors. Et c'est tout ce dont vous avez besoin. La chose rationnelle à faire, si vous obtenez un service que vous pourriez obtenir ailleurs, est de prendre le temps et de faire les efforts nécessaires pour déplacer votre monnaie. Et une fois que cela commence, le raisonnement qui permet aux dépôts de rester sûrs devient de plus en plus fragile (…). C’est pourquoi tout signe de faiblesse dans une banque peut très vite devenir auto-réalisateur. Et c’est ce qui s’est justement produit lorsque les gens ont appris que la SVB avait des problèmes et qu’elle devait vendre des titres en mars 2023. (…) »

Andrew Metrick, « A textbook bank run », interviewé par Tyler Smith, American Economic Association, 12 mars 2024.



aller plus loin...

« Les répercussions réelles des ruées bancaires »

« Les exigences en capital rendent-elles plus sûr le secteur bancaire ? »

dimanche 10 mars 2024

Les liens de la semaine

Environnement et ressources naturelles


Inflation

  • Le gouvernement et la grande distribution veulent un peu rétrécir la "shrinkflation" (Alter éco)
  • Les femmes et le choc inflationniste de 2022-2023 (Banque de France)
  • La croissance du prix des services pourrait freiner la désinflation (Esprits animaux)
  • Y a-t-il un risque que l’inflation redémarre aux États-Unis et dans la zone euro ? (Patrick Artus)


Industrie


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Innovation

  • IA générative : l’Europe a les talents, pas les moyens (Alter éco)
  • "Face au ralentissement économique, l’Europe doit porter l’effort sur l’éducation et la R&D" (Céline Antonin)


Monnaie et finance

  • La BCE maintient encore ses taux : comprendre les conséquences de ce pilotage sur l’ensemble de l’économie (Le Monde)
  • Comment a évolué le taux d’intérêt naturel dans la zone euro ? (Esprits animaux)


Intégration européenne

  • Le marché unique européen, un vecteur d'intégration économique et commerciale (Trésor)


GRAPHIQUE Part du commerce de biens intra-UE en 2022 par État-membre (% du commerce total)
Tresor__Part_du_commerce_de_biens_intra-UE_en_2022_par_pays-membre.png source : Trésor (2024)

Inégalités et justice sociale

  • Gabriel Attal gonfle le "progrès colossal" de sa réforme du RSA (Alter éco)
  • Seniors, parents isolés et précaires feront les frais de la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (Alter éco)


IVG

  • IVG dans le monde : la carte des pays qui autorisent, restreignent ou interdisent l’avortement (Le Monde)
  • IVG dans la Constitution : un moment important pour la démocratie (Le Monde)
  • IVG dans la Constitution : une majorité des trois cinquièmes nécessaire pour l’adoption au Congrès (Le Monde)
  • "Les mouvements anti-IVG ont définitivement perdu la bataille en France" (Mélanie Vogel)


Inégalités de genre


Les femmes et l'emploi

  • Combler les écarts : évolution des rémunérations selon le genre en France (Banque de France)
  • Jeunes femmes : des études plus longues, mais de moins bons emplois (Observatoire des inégalités)
  • Écart de salaire entre femmes et hommes en 2022 (INSEE)
  • Quatre ans après le Covid, les régimes de télétravail restent moins favorables aux femmes (The Conversation)
  • Les métiers très féminisés du soin et du lien : pourquoi il est urgent de les reconnaître à leur juste valeur (The Conversation)
  • Un métier se dévalorise-t-il parce qu’il se féminise ? (Alter éco)


GRAPHIQUE Écarts de rémunération nette et de temps de travail moyens entre les femmes et les hommes dans le secteur privé (en %)

INSEE__Ecarts_de_remuneration_nette_et_de_temps_de_travail_moyens_entre_les_femmes_et_les_hommes_dans_le_secteur_prive_jusqu__en_2022.png
source : INSEE (2024)

Ecole

  • L’école a besoin de pragmatisme, de moyens et de stabilité (Le Monde)
  • En Seine-Saint-Denis, enseignants et parents exigent un "plan d’urgence" pour l’école (Alter éco)
  • Le "mérite" des enseignants : un serpent de mer à mettre sous le tapis ? (Marie Duru-Bellat)
  • Sélection en master : vers la fin de la démocratisation scolaire ? (Alter éco)
  • Comment la réforme du lycée éloigne les filles des maths et des sciences (The Conversation)


Travail, emploi, chômage

  • Quel rebond local après des pertes d’emplois massives ? (France Stratégie)
  • Qui sont les grands perdants des réformes de l’assurance chômage ? (Alter éco)
  • Les travailleurs pauvres: où en est-on et que faire? (Gilbert Cette)
  • La panne des salaires, un des effets de politiques publiques ? (Michaël Zemmour)
  • Chasse aux arrêts maladie : le gouvernement prend le thermomètre à l’envers (Alter éco)
  • Flicage des salariés : les entreprises sont (aussi) sous surveillance (Alter éco)
  • Télétravail et géographie des villes (CEPREMAP)


Sport

  • Les Jeux olympiques de Paris coûteront-ils moins cher que les précédents ? (Alter éco)
  • Les JO, Mondiaux de football et consorts boostent-ils le tourisme ? Pas forcément… (The Conversation)


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Politique

  • Super Tuesday 2024 : Trump en route vers la présidentielle (The Conversation)
  • Joe Biden peut-il être réélu? (Télos)
  • Chine : les intérêts du parti d’abord (Le Monde)
  • Élection présidentielle 2022 : 16,5 % des électeurs inscrits l’étaient dans une autre commune que celle de leur résidence principale (INSEE)





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lundi 4 mars 2024

Austérité : le passé qui ne passe pas

« La Commission européenne a récemment révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique et d'inflation ; cette dernière continue de baisser plus vite que prévu. Contrairement aux États-Unis, il n’y a pas ici d’"atterrissage en douceur" (soft landing). Comme beaucoup le soutiennent, le resserrement monétaire n’a pas joué un rôle majeur dans la maîtrise de l’inflation (même aujourd’hui, la dynamique des prix est principalement déterminée par celle des coûts de l’énergie et des transports). Au contraire, selon ce que nous dit la littérature sur le sujet, ce n’est que 18 mois après son début qu'un cycle de hausse des taux commence à peser sur le coût du crédit, donc sur la consommation, l'investissement et la croissance économique.

Ce ralentissement de l’économie intervient dans un contexte différent de celui de la pandémie. À l’époque, les banquiers centraux et les ministres des Finances étaient tous d’accord sur le fait que les entreprises devaient être soutenues par la politique budgétaire "quoiqu’il en coûte" (whatever it takes). Aujourd'hui, le climat est très différent et le discours public est dominé par l'obsession de la réduction de la dette publique, comme en témoignent les récentes prises de position de Lindner, le ministre des Finances allemand, et la décevante réforme du Pacte de stabilité. Le risque que l’Europe répète les erreurs du passé, en particulier la calamiteuse austérité de 2010-2014, est donc particulièrement élevé.

Dans ce contexte, on ne peut que regarder avec inquiétude ce qui se passe en France, où le gouvernement a également annoncé une révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2024, de 1,4 % à 1 %. Dans le même temps, Bruno Le Maire, le ministre des Finances, a annoncé une réduction des dépenses publiques de dix milliards d'euros (l’équivalent de 0,4 % du PIB), afin de maintenir les objectifs de déficit et d'endettement qui avaient été précédemment annoncés. C'est un mauvais choix, pour au moins deux raisons. La première est que le gouvernement envisage de procéder à la correction exclusivement en réduisant les dépenses publiques, en se concentrant notamment sur les "dépenses d'avenir". 2 milliards d'euros seront prélevés sur le budget de la transition écologique, 1,1 milliard d'euros sur celui du travail et de l'emploi, 900 millions d'euros sur celui de la recherche et de l'enseignement supérieur, etc. Bref, il a été choisi, une fois de plus, non pas d’augmenter les impôts des riches, mais de réduire les investissements dans le capital futur (matériel ou immatériel).

Mais, quelle que soit la composition, le choix de poursuivre des objectifs de finances publiques en réduisant les dépenses à un moment où l’économie ralentit va à l’encontre de ce que nous enseigne la théorie économique. Plus problématique encore, pour une classe politique à la tête d’une grande économie, cela va à l’encontre des enseignements des événements qui se sont récemment déroulés en Europe.

Le ratio dette publique sur PIB est généralement considéré comme un indicateur de la soutenabilité des finances publiques. (En fait, c’en est un indicateur très imparfait, mais nous pouvons l’ignorer ici). Lorsque le dénominateur de la nation, le PIB, baisse ou bien augmente moins que prévu, il semblerait à première vue logique de ramener le ratio à la valeur souhaitée en réduisant la dette, qui est au numérateur, c'est-à-dire en augmentant les impôts ou en réduisant les dépenses publiques. Mais les choses ne sont pas si simples, car en fait les deux variables, PIB et dette publique, sont liées l’une à l’autre. La réduction des dépenses publiques ou l’augmentation des impôts, en réduisant notamment le revenu disponible des ménages et des entreprises, déprimeront la demande de biens et de services et donc la croissance économique. Laissons de côté ici une théorie un peu farfelue, mais qui refait périodiquement surface, selon laquelle l’austérité pourrait être "expansionniste" si la réduction des dépenses publiques amenait les ménages et les entreprises à anticiper une réduction de la pression fiscale à l’avenir, stimulant ainsi la consommation et l’investissement privé. Les données ne soutiennent pas ce conte de fées. Devinez quoi ? L’austérité est récessive !

En bref, une baisse du numérateur, la dette publique, entraîne une baisse du dénominateur, le PIB. Le fait que le ratio dette publique sur PIB diminue ou augmente dépend donc de l’influence du numérateur sur le dénominateur, ce que les économistes appellent le multiplicateur. Si l’austérité a un impact limité sur la croissance économique, alors la réduction de la dette publique sera plus importante que la réduction du PIB et ainsi le ratio diminuera : bien qu’au prix d’un ralentissement économique, l’austérité peut ramener les finances publiques sous contrôle. Les plans d’austérité imposés par la troïka aux pays de la zone euro au début des années 2010 reposaient sur cette hypothèse et toutes les institutions internationales prévoyaient un impact limité de l’austérité sur la croissance économique. L’histoire a montré que cette hypothèse était erronée et que le multiplicateur est très élevé, surtout en période de récession. Un mea culpa public du Fonds monétaire international a fait sensation à l'époque (les économistes ne sont pas connus pour admettre leurs erreurs !), expliquant comment un calcul correct donnait des multiplicateurs jusqu'à quatre fois plus élevés qu'on ne le pensait auparavant. Au nom de la discipline, la politique budgétaire de ces années-là a été procyclique, freinant l’économie alors qu’elle aurait dû la faire avancer. Les nombreux programmes d’aide conditionnant le soutien de la troïka à l’adoption de l’austérité n’ont pas permis de sécuriser les finances publiques ; au contraire, en plongeant ces pays dans la récession, ils les ont rendus plus fragiles. Non seulement l’austérité n’a pas été expansionniste, mais elle était en outre vouée à l’échec. Ce n'est pas un hasard si, au cours de ces années-là, les attaques spéculatives contre les pays qui ont adopté l'austérité se sont multipliées et que, sans l'intervention de la BCE, avec le "quoiqu’il en coûte" de Draghi en 2012, l'Italie et l'Espagne auraient dû faire défaut et l'euro n'aurait probablement pas survécu.

Depuis, les travaux empiriques se sont multipliés, avec des résultats très intéressants. Par exemple, les multiplicateurs sont plus élevés pour les investissements publics (en particulier pour les investissements verts) et les dépenses sociales ont un impact important sur la croissance économique à long terme. Et ce sont précisément les postes de dépenses que le gouvernement français a le plus réduit en réaction à la détérioration des conditions économiques.

Alors qu’en 1937 le président Roosevelt cherchait prématurément à réduire le déficit public en plongeant l’économie américaine dans la récession, John Maynard Keynes a déclaré que "le boom, et non la récession, est le bon moment pour l’austérité". La crise de la zone euro a été colossale et très douloureuse (la Grèce n’a pas encore retrouvé son niveau de PIB de 2008), une expérience naturelle qui a donné raison à Keynes.

On peut peut-être pardonner à Bruno Le Maire et aux nombreux porte-drapeaux de la discipline budgétaire leur ignorance de la littérature académique sur la taille des multiplicateurs dans les bons et les mauvais moments. On peut peut-être aussi leur pardonner leur méconnaissance de l’histoire économique et des débats qui ont enflammé le vingtième siècle. Mais la tendance à répéter les erreurs qui ont déclenché une crise financière il y a seulement dix ans et menacé de faire dérailler la monnaie unique est impardonnable, même pour une classe politique sans culture et sans mémoire. »

Francesco Saraceno, « Austerity. The past that doesn’t pass », in Sparse Thoughts of a Gloomy European Economist (blog), mars 2024. Traduit par Martin Anota



aller plus loin...

« Pourquoi les gouvernements empruntent-ils ? »

« L’austérité est-elle vouée à l’échec ? »

« La fée confiance ou le mythe de l’austérité expansionniste »

« L’austérité laisse des cicatrices permanentes sur l’activité »

« Quelles ont été les répercussions de l’austérité dans le sillage de la Grande Récession ? »

dimanche 3 mars 2024

Les liens de la semaine

Environnement et ressources naturelles

  • Climat : pourquoi les températures battent tous les records depuis la mi-2023 (Le Monde)
  • Les oiseaux, victimes collatérales de l’intensification agricole en Europe (The Conversation)


Agriculture

  • Un panorama de l’agriculture en France (INSEE)
  • 1970-2020 : des exploitations agricoles moins nombreuses, plus grandes et davantage spécialisées que les territoires (INSEE)
  • Y aura-t-il encore des paysans en France dans vingt ans ? (INSEE)
  • Toujours moins d’agriculteurs, toujours plus de saisonniers précaires (Alter éco)
  • Entre 2009 et 2019, la part du budget alimentaire des ménages consacrée aux produits carnés recule (INSEE)
  • Les exploitations agricoles biologiques : des structures plus petites et économiquement plus performantes à taille donnée (INSEE)


GRAPHIQUE Nombre d'exploitations et surface agricole utilisée moyenne en France

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source : INSEE (2023)

  • Crise agricole : croire au modèle européen (Eloi Laurent)
  • Mobilisations agricoles : où (en) sont les femmes ? (The Conversation)
  • Agriculture : un débat impossible et pourtant indispensable (Le Monde)
  • L’agriculture face aux enjeux environnementaux (INSEE)


Prix planchers

  • Quatre questions sur les "prix planchers" des produits agricoles (Le Monde)
  • Les prix planchers sont-ils une bonne réponse à la crise agricole ? (Alter éco)
  • Prix plancher : un peu de culture (économique) (Emmanuel Combe)


Croissance, fluctuations et crises

  • Au quatrième trimestre 2023, le PIB est quasi stable et le pouvoir d’achat des ménages se redresse (INSEE)
  • Faut-il s’attendre à une forte révision à la hausse de la croissance économique française depuis 2020 ? (INSEE)
  • La nouvelle donne des émergents (Alter éco)


Inflation

  • France – L’inflation ralentit mais les prix restent élevés (Philippe Waechter)
  • L’inflation, une bombe sociale à retardement (Alter éco)
  • La désinflation est en réalité devenue très lente dans la zone euro (Patrick Artus)
  • D’où vient la dispersion de l’inflation entre les pays de la zone euro ? (Patrick Artus)
  • Est-ce qu’en théorie un "soft landing" est possible ? (Patrick Artus)


Évolutions de l'indice des prix à la consommation en France (en %)

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source : INSEE (2024)

Budget


Commerce international

  • L’affaiblissement de l’OMC, facteur de tensions (Le Monde)
  • Les accords de libre-échange importent une partie de la crise agricole (Alter éco)


Sanctions économiques

  • Russie : les sanctions occidentales commencent à faire effet (Valérie Mignon)
  • Comment les sanctions occidentales ont réduit l’accès des Russes aux biens étrangers (Esprits animaux)


Mobilité humaine


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Ville


Pauvreté


Inégalités

  • De nouvelles statistiques sur la distribution du patrimoine des ménages dans la comptabilité nationale (Banque de France)
  • Rechercher un logement : les étudiants face aux inégalités (The Conversation)
  • Accès à l’IVG : dans la pratique, des obstacles perdurent en France (Le Monde)
  • "Penser à tout" : pourquoi la charge mentale des femmes n’est pas prête de s’alléger (The Conversation)
  • Les institutions noires aux États-Unis. Entretien avec Maisha Winn (La Vie des idées)


Répartition du patrimoine net par groupe de ménages en France (en %)

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source : Banque de France (2024)

Ecole

  • Stages de troisième : sont-ils utiles aux collégiens ? (The Conversation)
  • Groupes de niveau : comment prôner le "vivre ensemble" si on ne scolarise pas ensemble ? (Philippe Watrelot)


Travail, emploi, chômage

  • Au quatrième trimestre 2023, l’emploi salarié est stable (INSEE)
  • Derrière l’objectif du plein-emploi, de quoi parle-t-on exactement ? (Le Monde)
  • Du télétravail de crise au télétravail installé : quelles répercussions sur le bien-être ? (Connaissances de l'emploi)
  • Le repli du temps partiel dans l’emploi des femmes : quelques constats et interrogations (Françoise Milewski)
  • Travailleurs des plateformes : la directive en passe d’être torpillée par la France (Alter éco)
  • Qui doit payer les salaires ? (Clément Carbonnier)
  • Parler salaires, un tabou en France ? Vraiment ? (The Conversation)
  • États-Unis : y a-t-il un lien entre le turnover sur le marché du travail et les gains de productivité ? (Patrick Artus)


Parts du temps partiel des femmes et des hommes dans l'emploi (en %)

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source : OFCE (2024)

Politique

  • Imiter l’extrême droite pour lui prendre des voix, un très mauvais calcul électoral (Alter éco)
  • L’interview de Poutine par Tucker Carlson et sa réception par l’extrême droite occidentale (The Conversation)
  • Le martyre de Saint Alexeï : la mort de Navalny et la culture du sacrifice en Russie (The Conversation)
  • Pourquoi le RN est l’ennemi des services publics (Alter éco)





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