Annotations

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Tag - économie approfondie

Fil des billets

lundi 24 septembre 2012

Instabilité financière et régulation (lexique)

Actifs financiers

Les actifs financiers désignent les actifs qui sont échangés sur les marchés des capitaux, c’est-à-dire les titres (actions, obligations, bons du Trésor…), la monnaie ou des devises étrangères…

En émettant des titres, un agent obtient de nouveaux moyens de financements. En achetant un titre, un agent cherche généralement à faire fructifier son épargne, en recevant des revenus (des intérêts ou des dividendes), voire même en réalisant une plus-value (c’est-à-dire en revendant le titre à un prix supérieur au prix auquel il l’a acheté). Les actifs financiers font donc partie du patrimoine des individus : en l’occurrence, de leur patrimoine financier.


Aléa moral

L’aléa moral (ou risque moral) apparaît en situation d’asymétrie d’information, c’est-à-dire lorsque les agents ne partagent pas la même information. En l’occurrence, un agent, se sachant « protégé » prend davantage de risques, car il ne subit pas entièrement les coûts si les risques se concrétisent ; celui qui en subit en fait les coûts est appelé « principal ». Généralement, l’agent et le principal signent un contrat (un contrat de travail, un contrat d’assurance, un contrat de crédit…) ; or le principal ne peut pas voir si l’agent effectue les efforts attendus ou bien il n’a pas les compétences pour juger si les efforts réalisés étaient nécessaires.

C’est notamment le cas dans l’assurance : l’assuré (qui joue le rôle d’agent) prend davantage de risques car il est tranquillisé à l’idée que, si le risque se réalise, il n’en supportera qu’une partie des coûts ; en l’occurrence, ce sera alors l’assureur (qui joue le rôle de principal) qui supportera l’essentiel des coûts. En étant assuré, un individu prend plus de risques que s’il n’était pas assuré. Or, si les assurés sont incités à prendre plus de risques, cela réduit le profit des assureurs. Dans le cas de l’assurance sociale, ce sont les finances publiques qui se détériorent en raison du comportement de passagers clandestins des « assurés ».
C’est aussi le cas sur les marchés financiers et dans le secteur bancaire. Par exemple, s’il y a un prêteur en dernier ressort (la banque centrale, qui intervient lors des crises financières pour assouplir sa politique monétaire et alimenter les banques en liquidité) ou si l’Etat intervient pour renflouer les banques au bord de la faillite : puisque les banques savent qu’elles seront secourues en cas de crise financière, alors elles sont incitées à prendre plus de risques (par exemple, en spéculant plus ou en prêtant plus, même à des emprunteurs peu solvables), or un tel comportement accroît précisément le risque qu’une crise financière éclate.


Comportement mimétique

Tendance des agents à adopter le même comportement, en particulier en situation d'incertitude.

Dans certaines situations, les agents ont tendance à adopter un comportement mimétique (c’est-à-dire moutonnier ou grégaire). C’est notamment le cas sur les marchés financiers. Un agent peut avoir tendance à imiter les autres en situation d’incertitude, s’il estime que ces derniers sont mieux informés que lui. Par exemple, sur les marchés financiers, un agent peut être incité à acheter un titre dont le cours augmente, car cela signifie qu’il est très demandé. Ce comportement est rationnel ; en effet, même un agent pleinement informé sur la valeur intrinsèque d’un actif (qu’il s’agisse d’un titre financier ou d’un logement) a intérêt à acheter un actif surévalué s’il pense que les autres agents achèteront ce titre, car, si c’est le cas, le cours montera, ce qui permet de réaliser une plus-value. En effet, un individu ne peut battre le marché : même s’il pense qu’un titre est surévalué et donc que son cours doit diminuer, il a intérêt à l’acheter si les autres l’achètent.
En raison du mimétisme, les marchés financiers (ou bien les marchés immobiliers) sont alors susceptibles de présenter des anticipations auto-réalisatrices : si les agents anticipent une hausse du cours d’un titre, ils achèteront ce titre, ce qui poussera effectivement son cours à la hausse. Inversement, si les agents pensent que le cours d’un titre diminuera, ils le vendront, pour éviter de faire une moins-value, or cela poussera effectivement le cours à la baisse.

Surtout, en raison de l’incertitude et du mimétisme, l’ensemble des agents présents sur un même marché auront tendance à adopter le même comportement, c’est-à-dire à partager la même opinion. Cela signifie aussi qu’il y a un risque que le marché change d’opinion subitement.

Par conséquent, le mimétisme peut être à l’origine des bulles spéculatives : les agents achètent un même actif précisément parce qu’ils anticipent que son cours augmentera et qu’ils réaliseront par conséquent une plus-value, mais le cours de l’actif risque alors de finir par être excessivement élevé, c’est-à-dire bien supérieur à sa « valeur fondamentale ». Réciproquement, lorsque les agents prennent conscience que le prix de l’actif est excessivement élevé, ils vont vendre simultanément l’actif, ce qui fera plonger son cours (krach). Le mimétisme jouera alors en sens inverse : chacun vend le titre parce qu’il anticipe que les autres vendront ce titre.
Keynes a illustré cette idée de comportement mimétique sur les marchés boursiers avec la métaphore du concours de beauté afin de montrer que ces marchés sont submergés par des vagues successives d’optimisme et de pessimisme, conduisant régulièrement à des bulles suivies par des krachs. En effet, chaque spéculateur achète (ou vend) un actif en fonction de la réaction que les autres devraient adopter selon lui. Ainsi, un spéculateur cherchera à déterminer quel actif les autres spéculateurs achèteront, sachant que ces derniers chercheront à faire de même.



Crise financière

Il n’y a pas de véritable définition de la crise financière. Une crise financière peut désigner un effondrement du cours des titres (c’est-à-dire un krach), ce qui est le cas si une bulle spéculative éclate sur le marché boursier. On parle aussi de crise financière lorsque les banques voient leurs chances de faire faillite augmenter et sont alors plus réticentes à prêter.

Il ne faut pas confondre « crise financière » et « crise économique ».


Crise économique

La crise économique désigne une récession, c’est-à-dire une baisse du PIB, c’est-à-dire une baisse de la production, des revenus et des dépenses dans l’économie (ce qui se traduit souvent par une hausse du chômage).

Il ne faut pas confondre « crise financière » et « crise économique ».
Toutefois, une crise financière risque très souvent d’entraîner une crise économique (une récession). Prenons deux exemples. Premièrement, si une bulle éclate, sur le marché de l’immobilier ou sur le marché boursier, alors ceux qui possèdent un logement ou des actions se sentiront moins riches, donc ils auront tendance à moins consommer ; or, s’il y a moins de consommation, les entreprises vendent moins, donc elles produisent moins et licencient (l’économie bascule en récession !). Deuxièmement, si les banques sont en difficultés, elles prêteront moins. Or, si les entreprises empruntent moins, elles investiront moins (elles achèteront moins de machines, moins d’équipements…) ; si les ménages empruntent moins, ils consommeront moins. Or, si les ménages et entreprises achètent moins de biens et services, par définition les entreprises vendent moins, donc elles font moins de profit, elles réduisent leur production et les licencient (l’économie bascule alors en récession).


Devises

Les devises désignent les monnaies étrangères. On parle de devise, dès lors que l’on considère la monnaie d’un pays étranger. Les principales devises utilisées dans le monde sont le dollar américain (Etats-Unis), l’euro (zone euro) et le yen (Japon). Les devises sont échangées sur le marché des changes, à un certain prix : le taux de change. La devise d’un pays aura tendance à s’apprécier si elle est davantage demandée ; elle aura tendance à se déprécier si elle est moins demandée.

Globalisation financière

La globalisation financière correspond à la constitution d’un marché mondial des capitaux. Il résulte des « 3D » : la déréglementation, le décloisonnement et la désintermédiation.

Intermédiation financière

L’intermédiation financière désigne le fait qu’une institution financière (par exemple, une banque) joue le rôle d’intermédiaire entre les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement. En l’occurrence, l’intermédiaire utilise l’épargne que les agents à capacité de financier (les épargnants) déposent auprès d’elle, pour accorder des prêts aux agents à besoin de financement.

Régulation financière

La régulation financière désigne, d’une part, l’ensemble des règles qui encadrent le système financier, c’est-à-dire qui lui permettent de fonctionner correctement et qui visent notamment à éviter les crises financières (réglementation financière). La régulation financière désigne aussi la surveillance des banques et autres institutions financières par les autorités (supervision financière) : les autorités veillent à ce que les banques et les autres institutions financières respectent les règles et les sanctionnent si ce n’est pas le cas. Dans la mesure où les crises financières naissent souvent suite à des bulles spéculatives et que ces dernières sont souvent alimentées par le crédit bancaire, la réglementation financière vise souvent à éviter que les banques prêtent excessivement ou que les spéculateurs prennent des risques excessifs.

Risque systémique

Il y a risque systémique lorsqu’un événement est susceptible d’affecter l’ensemble du système par contagion, réactions en chômage. On parle notamment de risque systémique lorsqu’une crise financière est susceptible d’affecter l’ensemble de l’économie mondiale. Or, si c’est le cas, alors l’ensemble des pays est susceptible de tomber dans une récession.

Par exemple, on dit qu’il y a un risque systémique lorsqu’une banque est susceptible de conduire à l’effondrement de l’ensemble du système bancaire si elle faisait faillite. En effet, si une banque fait faillite, elle ne pourra rembourser ses créanciers (notamment les autres banques) et ses clients (les déposants) risquent de perdre l’épargne qu’ils possèdent sur leurs comptes bancaires.
Avec la globalisation financière (en particulier la déréglementation et le décloisonnement), le risque systémique a peut-être augmenté : lorsqu’une crise financière éclate sur un marché donné ou dans un pays donné, il est aujourd’hui plus probable qu’elle touche l’ensemble des marchés ou l’ensemble des pays.





voir les autres lexiques d'économie approfondie...

Economie et démographie

Stratégies d'entreprises et politique de concurrence



lycée René Descartes (Champs sur Marne) - dernière révision : 15/04/2017



dimanche 23 septembre 2012

Stratégies d'entreprises et politique de concurrence (lexique)

Abus de position dominante

Le fait qu’une entreprise soit en position dominante (c’est-à-dire en situation de monopole ou quasi-monopole) sur un marché n’est pas en soi condamnable. Ce qui l’est, c’est le fait que l’entreprise profite de sa situation et de son pouvoir de marché pour empêcher la concurrence et nuire au consommateur, notamment en fixant des prix excessivement élevés ou en instaurant des barrières : en ayant recours aux prix prédateurs, en concluant des accords d’exclusivité avec les distributeurs ou les fournisseurs, etc. C’est une pratique illégale, faisant l’objet de sanctions de la part des autorités de la concurrence.

Barrières à l'entrée

Les barrières à l’entrée désignent les obstacles qui empêchent ou tout du moins compliquent l’entrée de concurrents sur un marché. Elles peuvent de nature légale, technique, financière… Elles sont pour partie le fruit des stratégies des firmes qui veulent maintenir ou renforcer leur pouvoir de marché : prix prédateurs, constitution de surcapacités de production, etc. Très souvent, elles sont le fait des interventions de l’Etat avec les professions réglementées, le système de brevets, etc. Elles peuvent aussi être associées à la structure même du marché : présence de coûts fixes élevés qui empêchent la présence de nombreuses entreprises (situation de monopole ou d’oligopole naturel), imperfection de l’information (qui bénéficie aux entreprises déjà en place, mais pas aux nouvelles, puisqu’elles n’ont pas de réputation…), effets de réseau, etc.

Cartel de producteurs

Les entreprises forment une « entente » ou un « cartel » lorsqu’elles s’accordent pour fixer les mêmes tarifs, en l’occurrence à un niveau élevé, se répartir le marché ou encore mettre en place des quotas de production (qui poussent les prix à la hausse en provoquant une pénurie). Les ententes sont surtout susceptibles d’apparaître sur des marchés d’oligopole, car il est alors plus facile pour les entreprises de se mettre d’accord… et de surveiller que chacune respecte l’accord.

C’est une pratique illégale, notamment parce qu’elle nuit au consommateur. Les entreprises que les autorités soupçonnent d’appartenir à un cartel sont donc susceptibles d’être sanctionnées, par une amende, voire par des peines de prison pour les dirigeants des entreprises concernées (une sanction surtout en vigueur aux Etats-Unis). Pour mieux détecter les ententes et parvenir à prouver leur existence, les autorités ont mis en place une politique de clémence visant à inciter les membres des ententes à se dénoncer : l’entreprises qui avoue appartenir à un cartel et qui en donne des preuves se voit faire l’objet de moindres sanctions. Cela vise, d’une part, à désinciter les entreprises à former ou entretenir une entretenir, mais aussi d’autre part à faciliter la condamnation des entreprises fautives.
Les ententes sont peu susceptibles de perdurer. En effet, lorsque quelques entreprises sont sur un marché, il est optimal pour elles de former une entente, car la hausse des prix leur permettra d’accroître leur profit. Mais une fois l’entente en place, il est optimal pour chaque entreprise de ne plus respecter l’accord, en baissant ses prix, car elle pourra alors capter les clients des autres firmes et accroître encore davantage son profit.


Marché pertinent

Il existe des substituts plus ou moins proches pour chaque produit. Ainsi, le marché pertinent d’un produit correspond au marché dudit produit ainsi que les différents produits qui lui sont très facilement substituables dans un territoire géographique donné. Ce sont surtout les autorités de la concurrence qui cherchent à définir le marché pertinent de chaque produit afin de déterminer le pouvoir de marché des entreprises et, par exemple, pour déterminer si les entreprises sont ou non en situation (d’abus) de position dominante.

Monopole discriminant

Lorsque l’entreprise fixe un prix unique, alors certains acheteurs sont « gagnants » : certains achètent le produit, mais à un prix inférieur au prix minimum auquel ils étaient prêts à l’acheter. Le surplus des consommateurs désigne alors la somme d'argent supplémentaire que les acheteurs étaient prêts à payer pour acquérir pour le produit. Comme ces acheteurs n’ont pas dépensé cette somme (et qu'ils peuvent la dépenser pour acheter d'autres produits), ils gagnent donc en satisfaction : le surplus des consommateurs correspond à un supplément de satisfaction.

En adoption une stratégie de discrimination par les prix (ou discrimination tarifaire), c’est-à-dire en proposant des prix différents d’un client à l’autre, l’entreprise va chercher à « capter » le surplus des consommateurs, c’est-à-dire à faire payer un maximum ce que les acheteurs sont prêts à payer, afin d’accroître ses profits. Avec la discrimination pure, l’entreprise fait payer chaque acheteur tout ce qu’il est prêt à payer. En réalité, les entreprises ne parviennent pas à mener une discrimination pure, tout simplement parce qu’elles ne peuvent savoir avec exactitude le prix maximal que chaque acheteur est prêt à verser. Cette stratégie est possible qu’à deux conditions. D’une part, l’entreprise qui la met en œuvre doit être en situation de monopole. D’autre part, la clientèle doit être cloisonnée. Il ne doit pas être possible que des acheteurs bénéficiant de tarifs réduits revendent le produit aux acheteurs susceptibles de seulement bénéficier du plein tarif.

Politique de la concurrence


La politique de la concurrence a pour rôle d’assurer le bon fonctionnement de la concurrence sur les marchés. Elle cherche par là même à stimuler la croissance en contribuant à l’allocation optimale des ressources. Elle s’exerce aussi bien auprès des entreprises privées (en veillant notamment à éviter les abus de position dominante, les ententes et autres pratiques anticoncurrentielles), mais aussi auprès de l’Etat (ouverture à la concurrence, surveillance des subventions publiques…). Elle est notamment assurée, en France, par l’Autorité de la concurrence et, au niveau européen, par la Commission européenne.

Pouvoir de marché

En concurrence pure et parfaite, les agents économiques sont « preneurs de prix » (price-takers) : chacun d’entre eux ne peut influencer le prix ; en fait, le prix est déterminé par le marché et s’impose à chaque agent.

Lorsqu’au moins une hypothèse de concurrence pure et parfaite n’est pas respectée, alors la concurrence est dite « imparfaite ». Or, dans une telle situation, les agents retrouvent alors ce qu’on appelle un « pouvoir de marché » : une plus grande marge de manœuvre pour fixer les prix. Les agents deviennent alors « faiseurs de prix » (price-makers). Par exemple, lorsque les vendeurs sont peu nombreux face à de multiples acheteurs (situation d’oligopole), ils peuvent fixer un prix plus élevé qu’en situation de concurrence pure et parfaite. Inversement, lorsque les acheteurs sont peu nombreux face à de multiples vendeurs (situation d’oligopsone), alors les acheteurs ont un plus grand pouvoir de négociation et le prix tend alors à se fixer à un niveau inférieur au prix qui serait en vigueur dans une situation de concurrence pure et parfaite.



voir les autres lexiques d'économie approfondie...

Economie et démographie

Instabilité financière et régulation



lycée René Descartes (Champs sur Marne) - dernière révision : 14/04/2017



samedi 22 septembre 2012

Economie et démographie (lexique)

Accumulation du capital

Le capital, dans son sens strict, désigne les biens durables qui servent de moyens de production : machines, équipements, outils, etc. Il est alors synonyme de capital physique. Les entreprises accumulent du capital via leurs dépenses d’investissement.

Il ne suffit pas qu’une entreprise investisse pour que son stock de capital augmente. En effet, une partie du capital physique est usé et/ou devient obsolète au cours de chaque année. Autrement dit, si les entreprises n’investissent pas, leur stock de capital diminue, ce qui les contraint à réduire leur production. Ainsi, une partie de l’investissement sert à remplacer le capital usé et obsolète.
Dans la logique néoclassique, l’investissement en capital physique contribue à la croissance, d’une part, en augmentant directement les capacités de production et en permettant à chaque travailleur d’être plus efficace et, d’autre part, en contribuant à la diffusion des innovations : en achetant de nouvelles machines, une entreprise acquiert souvent par là même des machines plus performantes que celles qu’elle possède déjà. Dans la logique keynésienne, l’investissement contribue à la croissance à court terme dans la mesure où il est une composante de la demande : lorsqu’une entreprise achète des équipements, elle contribue à accroître les ventes des entreprises qui les produisent. Bref, néoclassiques et keynésiens s’accordent pour dire que l’investissement joue un rôle déterminant dans la croissance économique.


Aléa moral

L’aléa moral (ou risque moral) est un problème qui apparaît après la signature d’un contrat en raison de l’asymétrie d’information. Dans cette situation, une des parties à l’échange (appelé « principal ») peut difficilement contrôler que l’autre partie (appelé « agent ») agit conformément à ses engagements, soit parce que le principal ne peut voir l’action de l’agent, soit parce que le principal ne possède pas les compétences pour juger de l’action de l’agent.

Il y a plusieurs exemples d’aléa moral. Par exemple, lorsqu’un individu est assuré, il risque d’être moins prudent (puisque je sais que je suis remboursé par la sécurité sociale si je dois me soigner, je suis moins incité à ne pas tomber malade, par exemple en sortant bien habillé ; puisque je sais que je suis remboursé si j’ai un accident de voiture, je suis moins prudent sur la route, etc.)

Croissance économique

La croissance économique désigne la hausse du PIB (ou du PIB par habitant) au cours d’une période prolongée. Le PIB est une mesure de la production de biens et services au cours d’une période donnée ; il peut être calculé en additionnant les valeurs ajoutées de toutes les organisations productives (entreprises, administrations publiques…) présentes sur le territoire. En outre, comme la production donne lieu au versement de revenus (par exemple, de salaires aux travailleurs et de dividendes aux actionnaires), alors le PIB mesure également le montant de revenus distribué au cours d’une période donnée. Ainsi, lorsque le PIB augmente, alors l’économie produit davantage de biens et services et elle génère davantage de revenus.

Dans la logique néoclassique, c’est l’offre globale qui est le moteur de la croissance. La croissance dépend avant tout de l’accumulation des facteurs : du travail et du capital. Plus il y a de machines et de travailleurs, plus les entreprises produisent. La croissance ne dépend toutefois pas seulement de l’accumulation des facteurs. Si c’était le cas, la croissance finirait par s’essouffler : c’est ce que suggère le modèle de Solow en supposant que les rendements des facteurs sont décroissants. En fait, la croissance dépend également du progrès technique : par exemple, les entreprises utilisent des machines toujours plus performantes, qui permettent d’accroître continuellement la productivité des travailleurs.
Dans la logique keynésienne, c’est la demande globale qui est le moteur de la croissance : plus les entreprises espèrent vendre, plus elles produisent. La demande dépend de la consommation (finale) des ménages, de l’investissement et de la consommation intermédiaire des entreprises, des dépenses publiques, des exportations…


Cycle de vie

A partir des années cinquante, Franco Modigliani a développé avec plusieurs coauteurs l’hypothèse du cycle de vie pour analyser le comportement du consommateur et, par là même, de l’épargnant. Il a été récompensé pour ces travaux par l’attribution du « prix Nobel » d’économie en 1985.

La vie de chaque individu se découpe en trois périodes : la jeunesse, la vie active et la retraite. Lors de la jeunesse, la consommation est supérieure au revenu, si bien que le consommateur tend initialement à s’endetter : l’épargne est négative (A). Ensuite, après l’entrée dans la vie active, le revenu est supérieur à la consommation, donc le consommateur tend à se désendetter : l’épargne est positive (B). Une fois sa dette remboursée, il commence à se constituer un patrimoine. Lorsque l’individu part en retraite, son revenu s’écroule, si bien qu’il doit puiser dans son épargne pour maintenir son rythme de dépenses de consommation : il désépargne (C).

Dans la formulation la plus simple de l’hypothèse du cycle de vie, il n’y a ni incertitude, ni imperfections sur les marchés des capitaux. En l’occurrence, les agents connaissent leur durée de vie et leurs revenus futurs. Ils cherchent à lisser leurs dépenses de consommation, si bien qu’ils s’appuient sur l’emprunt et l’épargne pour transférer une partie de leurs revenus des périodes où leur revenu est élevé vers les périodes où leur revenu est faible. En l’occurrence, s’ils se constituent une épargne patrimoniale, c’est avant tout pour pouvoir maintenir leur rythme de consommation lors de la retraite. Ainsi, malgré les fluctuations du revenu, les dépenses de consommation sont stables au cours du temps. Au final, les agents utiliseront la totalité de leur revenu pour consommer et ne laisseront aucun patrimoine en mourant.

L’hypothèse du cycle de vie, tout du moins dans sa formulation la plus simple, a fait l’objet de plusieurs critiques. Les individus ne connaissent pas la date de leur mort, si bien qu’ils peuvent difficilement lisser leurs dépenses de consommation. En présence d’incertitude, ils peuvent davantage épargner, selon un motif de précaution. Un individu peut accumuler un patrimoine pour des motifs altruistes, notamment s’il désire léguer un héritage à ses enfants et petits-enfants.


Dynamique démographique

Elle fait référence à deux choses : à la variation de la taille de la population et à la modification de la structure de la population, notamment en termes d’âge. Si la taille de la population augmente, on parlera de croissance démographique. Si l’âge moyen de la population augmente et que la part des personnes âgées dans la population augmente, on parlera de vieillissement démographique.

Généralement, la croissance démographique s’accélère lorsqu’un pays entre dans sa transition démographique. Lorsqu’un pays achève sa transition démographique, la croissance démographique ralentit et sa population vieillit, voire décroît (comme c’est le cas du Japon).



Epargne

L’épargne désigne la part du revenu qui n’est pas dépensée (consommée).

Si des économistes (notamment les néoclassiques) considèrent que l’épargne est une « vertu », dans le sens où elle stimule l’activité, d’autres économistes (notamment les keynésiens) considèrent que l’épargne est un « vice », dans le sens où elle déprime l’activité.
Dans l’optique néoclassique, une hausse de l’épargne des ménages sera bénéfique à l’ensemble des agents dans l’économie. Premièrement, chaque ménage réduira certes par là même sa consommation courante, mais il accroîtra en retour sa consommation future : l’épargne apparaît ici comme une consommation différée. Deuxièmement, puisque les banques utilisent leurs dépôts pour prêter, le surcroît d’épargne pourra être affecté au financement de nouveaux projets d’investissement. Les entreprises peuvent alors accumuler davantage de capital (investir) et accroître leur production. Ainsi, elles vont distribuer des revenus supplémentaires qui permettront d’écouler le surcroît de production.
John Maynard Keynes (1936) rejette la thèse néoclassique, pour deux raisons. D’une part, l’épargne n’est pas nécessaire au financement de l’investissement : les banques peuvent prêter davantage qu’elles n’ont en dépôts (elles ont le pouvoir de créer de la monnaie). Surtout, les entreprises prennent leurs décisions d’investissement en fonction de leurs anticipations de demande : si elles anticipent qu’elles vendront plus, elles chercheront à accroître leurs capacités de production. D’autre part, ce n’est pas parce que les entreprises produisent qu’elles vendent nécessairement. Keynes accepte l’idée selon laquelle, si un ménage épargne davantage aujourd’hui, il accroît sa consommation future. Par contre, si tous les ménages épargnent davantage en même temps, les entreprises voient leurs ventes diminuer, ce qui les incite à réduire leur production et donc à licencier. Chaque entreprise aura par ailleurs tendance à réduire ses achats de biens intermédiaires et ses investissements, ce qui affaiblit davantage les débouchés des autres firmes. La hausse du chômage va aussi entraîner des cercles vicieux : d’une part, les personnes qui se retrouvent au chômage, voient par là même leurs revenus décliner, si bien qu’elles réduisent davantage leurs dépenses ; d’autre part, les travailleurs toujours en emploi voient s’élever leurs chances de perdre leur emploi, si bien qu’ils sont incités à épargner davantage, en l’occurrence à accroître leur épargne de précaution. Au final, une hausse de l’épargne est susceptible de réduire la consommation aujourd’hui et demain. C’est le paradoxe de l’épargne.


Incitations pécuniaires

Les incitations pécuniaires désignent les dispositifs financiers qui visent à inciter les agents économiques à changer de comportement, notamment pour régler certains déséquilibres. Dans le domaine de la santé, l’Etat met en place différentes incitations pécuniaires pour réduire les dépenses et par là réduire le déficit de la sécurité sociale : notamment la franchise, le ticket modérateur…

Mouvement migratoire

Le mouvement migratoire désigne l’évolution de la population qui résulte des flux migratoire, c’est-à-dire de l’immigration et de l’émigration.

solde migratoire = nombre d’immigrés – nombre d’émigrés

Si davantage de personnes émigrent d’un pays que de personnes qui y immigrent, alors, le solde migratoire est négatif, ce qui contribue à réduire la population du pays. A l’inverse, si davantage de personnes immigrent d’un pays que de personnes qui en émigrent, alors le solde migratoire est positif, ce qui contribue à accroître la population du pays.

Mouvement naturel

Le mouvement naturel désigne l’évolution de la population résultant du solde naturel, c’est-à-dire de l’écart entre les naissances et les décès au cours d’une période donnée. En l’occurrence :

solde naturel = naissances – décès

Si, au cours d’une période, davantage de personnes décèdent que de personnes qui naissent, alors le solde naturel est négatif, ce qui contribue à réduire la population. A l’inverse, si davantage de personnes naissent que de personnes qui décèdent, alors le solde naturel est positif, ce qui contribue à accroître la population.

Population active

La population active désigne l’ensemble des personnes en âge de travailler qui soit occupent un emploi, soit sont au chômage. (Un chômeur est une personne qui n’a pas d’emploi, qui en recherche un et qui est immédiatement disponible pour travailler, selon la définition du BIT.) Nous définissons le taux d’activité ainsi :

taux d'activité = nombre d'actifs / nombre d'habitants

A ne pas confondre avec le taux de chômage :


taux de chômage = nombre de chômeurs / nombre d'actifs


Le taux d’activité est très important aux yeux des économistes. D’une part, plus la main-d’œuvre est importante, plus les entreprises peuvent produire, ce qui favorise la croissance (point de vue néoclassique). D’autre part, plus il y a de personnes en emploi, plus il est facile de financer le système de protection sociale (car il y a alors plus d’impôts et de cotisations sociales qui sont payés). Mais tout cela n’est possible que si le taux de chômage reste faible.



Protection sociale

La protection sociale repose pour partie sur une logique d’assurance et sur une logique d’assistance. Elle contribue à réduire les inégalités et/ou la pauvreté.

L’assurance sociale est un mécanisme de redistribution géré par l’Etat à travers lequel les agents cotisent pour se prémunir contre des risques, ce qui leur permet de percevoir une indemnité (appelée allocation sociale) si ceux-ci surviennent ou bien de voir une partie de leurs dépenses être prises en charge (remboursement des soins). Ces risques sont alors qualifiés de « risques sociaux » puisqu’ils sont mutualisés par la collectivité. Ils comprennent le chômage, la retraite, la maladie, la famille nombreuse… Il s’agit d’une redistribution horizontale, c’est-à-dire des actifs en emploi vers ceux qui subissent ces risques (les retraités, les chômeurs, etc.).

L’assistance sociale vise à satisfaire les besoins fondamentaux des plus modestes sans exiger d’eux de contrepartie. Les plus pauvres voient une partie de leurs dépenses être prises en charge (par exemple dans le cadre de la couverture maladie universelle, CMU) ou reçoivent des revenus, appelés aides sociales, qui sont financés par l’impôt, notamment par la contribution sociale généralisée (CSG). Puisque les ménages contribuent d’autant plus à l’impôt qu’ils sont riches et qu’ils bénéficient d’autant plus d’aides sociales qu’ils sont pauvres, il s’agit d’une redistribution verticale, des riches vers les pauvres.

« Protection sociale » et « sécurité sociale » ne sont pas synonymes. La protection sociale est assurée par les organismes de sécurité sociale (assurance maladie, prestations familiales, assurance vieillesse, accidents du travail et maladies professionnelles) ou d'autres institutions (régime du chômage, régimes complémentaires de retraite, régimes complémentaires facultatifs d'assurance maladie, notamment les mutuelles).

Retraite par capitalisation

Le système de retraite par capitalisation est un système de retraite dans lequel la retraite des inactifs est financée par l’épargne qu’ils ont constitué au cours de leur vie active et qu’ils ont confiée auprès d’organismes de placement (par exemple, un fonds de pension). C’est le système en vigueur dans les pays anglo-saxons.

Retraite par répartition

Le système de retraite par répartition est un système de retraite dans lequel la retraite des inactifs est financée par les cotisations que versent les actifs en travaillant. Ce système, marqué par une logique de redistribution horizontale des revenus, s’inscrit dans la logique de la protection sociale. Le fait même de cotiser donne au travailleur le droit de percevoir des pensions de retraite une fois à la retraite. C’est le système qui prédomine en Europe continentale.

Sélection adverse

La sélection adverse est un problème qui apparaît avant la signature d’un contrat en raison de l’asymétrie d’information. En l’occurrence, l’une des parties à l’échange (généralement l’acheteur) ne dispose pas de toutes les informations sur la qualité du bien échangé et craint par conséquent un comportement opportuniste de la part d’une autre partie à l’échange (généralement le vendeur). Or si l’un des parties à l’échange craint un comportement opportuniste de la part d’une autre partie à l’échange, il risque de ne pas vouloir participer à l’échange ; le risque est qu’il n’y ait pas d’échanges ou que les produits de bonne qualité disparaissent du marché

C’est l’idée que développe George Akerlof (« prix Nobel » en 2001) lorsqu’il analyse le marché des voitures d’occasion (« lemons ») : si les acheteurs craignent d’acheter des voitures de mauvaise qualité, ils refuseront d’en acheter à un prix élevé, si bien que les vendeurs de voitures de bonne qualité ne peuvent les vendre à leur « juste prix », si bien qu’ils refusent de les vendre, si bien qu’au final ce ne sont que les mauvaises voitures qui resteront sur le marché.

Par exemple, un assureur craint d’assurer de « mauvais risques ». Cette crainte va alors l’inciter à réduire le nombre de personnes qu’il est prêt à assurer et à exiger des primes d’assurance plus élevées. Or les « bons risques » refuseront de payer des primes d’assurance élevée, donc ils refuseront de s’assurer. L’assureur se retrouve alors à assurer que des « mauvais risques », ce qui risque de le conduire à la faillite.

Taux de remplacement

Le taux de remplacement désigne le rapport entre le montant de la pension perçue durant la retraite et le revenu d’activité de référence, c’est-à-dire celui qui sert de base au calcul de la retraite. Autrement dit, c’est le pourcentage du revenu d’activité que continue de percevoir un individu une fois à la retraite. Le taux de remplacement dépend du nombre de trimestres de cotisation. En France, il s’élève en moyenne à 70 %. Autrement dit, un retraité gagne une pension de retraite représentant environ 70 % du revenu qu’il gagnait lors de sa vie active. L’une des questions qui se pose lors des réformes du système de retraite français est si le taux de remplacement doit diminuer, car cela permettrait a priori de réduire les dépenses publiques, donc de réduire le déficit, mais cela réduit le pouvoir d’achat des retraités.



voir les autres lexiques d'économie approfondie...

Stratégies d'entreprises et politique de concurrence

Instabilité financière et régulation



lycée René Descartes (Champs sur Marne) - dernière révision : 14/04/2017