Chômage

Selon la définition du Bureau international du travail (BIT), un chômeur n’a pas d’emploi, en recherche un et est immédiatement disponible pour travailler. Les chômeurs désignent les actifs n’occupant pas d’emploi. Sur le marché du travail, le chômage désigne l’excès d’offre de travail. Selon les libéraux, le chômage s’explique par un coût du travail excessif (qui entraîne une rentabilité insuffisante de la production) ; selon Keynes, il s’explique par une demande globale insuffisante (ménages et entreprises dépensent trop peu). Aujourd’hui, on considère que le chômage a une composante conjoncturelle et une composante structurelle. Le chômage conjoncturel correspond au chômage keynésien. Le chômage structurel désigne le chômage qui ne s’explique pas par la conjoncture, mais par des rigidités institutionnelles (coût du travail élevé, protection de l’emploi trop importante, manque de qualifications des travailleurs qui les empêche d’accéder aux emplois qualifiés, etc.). Le chômage structurel comprend donc le chômage classique.

Contrat de travail

Le contrat de travail est un document fondant un lien de subordination du travailleur vis-à-vis d’un employeur. Y sont stipulées les tâches du travailleur, sa rémunération, la durée de sa mission (déterminée ou indéterminée), sa durée de travail (à plein temps ou à temps partiel), etc. Ce contrat a un caractère légal et vise à fixer les droits et devoirs des deux parties. Ces dispositions sont encadrées par les conventions collectives.

Conventions collectives

Les conventions collectives sont les accords signés par les partenaires sociaux d’une branche d’activité et qui consistent essentiellement à fixer les salaires et les conditions de travail. Ils s’appliquent à l’ensemble des entreprises appartenant à la branche.

Coût salarial unitaire

Le coût salarial unitaire est le coût que supporte un employeur en utilisant une unité de travail. Il est déterminé par le rapport entre le coût du travail total (la masse salariale, c’est-à-dire l’ensemble des salaires versés, ainsi que l’ensemble des cotisations sociales) et la quantité de facteur travail utilisée (soit le nombre de travailleurs, soit le nombre d’heures travaillées).

Demande anticipée

Selon John Maynard Keynes, les entreprises embauchent en fonction de la demande effective, c’est-à-dire en fonction de leurs anticipations de la demande en biens et services (la demande globale). Le niveau d’emploi n’est donc pas fixé sur le marché du travail. Si les entreprises anticipent une chute de la demande globale, elles réduisent leur production, leurs dépenses, et elles licencient du personnel. Or les travailleurs qui se retrouvent au chômage connaissent une baisse de revenu, tandis que les travailleurs en emplois cherchent à épargner car ils craignent de perdre leur emploi. Donc, avec la hausse du chômage, les ménages réduisent leur consommation, ce qui aggrave la récession et le chômage. En outre, il ne faut pas oublier que la demande n’émane pas des seuls ménages : chaque entreprise achète auprès des autres pour accumuler du capital (investissement), acquérir des biens intermédiaires (consommation intermédiaire), etc. Donc, en réduisant ses dépenses de consommation intermédiaire et d’investissement, chaque entreprise réduit les débouchés des autres entreprises, ce qui amène également ces dernières à réduire leurs propres dépenses, etc. Au final, l’économie se retrouve à un équilibre de sous-emploi et elle est susceptible d’y perdurer. Pour sortir l’économie de la récession et la rapprocher du plein emploi, les autorités publiques doivent adopter des politiques conjoncturelles expansionnistes : soit elles incitent les agents privés à dépenser (en diminuent les taux d’intérêt, en allégeant la fiscalité, en augmentant les prestations sociales, etc.), soit l’Etat accroit ses propres dépenses (politiques de grands travaux, etc.).

Equilibre de sous-emploi

En présence de chômage keynésien, c’est-à-dire lorsque la demande globale est insuffisante pour assurer le plein emploi, l’économie se situe dans un équilibre de sous-emploi, or ce dernier est susceptible de perdurer. Dans une telle situation, certains travailleurs se retrouvent en chômage involontaire, c’est-à-dire qu’ils désirent travailler au salaire en vigueur, mais ils ne le peuvent pas, tandis que les entreprises désirent vendre davantage. Or les ménages sont réticents à consommer en présence de chômage, tandis que les entreprises sont réticentes à embaucher tant que leurs perspectives de ventes sont médiocres. L’intervention des autorités publiques est alors justifiée pour ramener l’économie sur un équilibre de plein emploi en générant directement des débouchés aux entreprises ou en incitant les agents privés à dépenser.

Flexibilité du marché du travail

La flexibilité désigne la capacité d’une entreprise à ajuster rapidement sa production et ses coûts en fonction de la demande. En l’occurrence, les entreprises auront intérêt à réduire la quantité de travail utilisée si une chute de la demande leur impose de réduire leur production. La flexibilité du marché du travail désigne l’ensemble des mesures ayant pour objectif de lutter contre les rigidités du marché du travail, afin de permettre aux entreprises de s’adapter rapidement aux évolutions de la demande. La flexibilité quantitative externe désigne la capacité des entreprises à ajuster le nombre de travailleurs. Cette capacité sera d’autant plus forte que les contraintes juridiques concernant l’embauche et le licenciement sont faibles. La flexibilité quantitative interne désigne la capacité des entreprises à ajuster le nombre d’heures de travail. Ainsi, si une entreprise doit réduire sa production, il lui est possible de réduire le nombre d’heures de travail de chaque travailleur pour garder l’ensemble de son personnel. La flexibilité salariale désigne la capacité des entreprises à ajuster les salaires. La flexibilité fonctionnelle désigne la capacité des entreprises à ajuster la qualité des emplois, par exemple à recourir aux CDD et à l’intérim.

Norme d’emploi

Les normes d’emploi désignent les normes qui encadrent le travail et son usage par les entreprises. La norme d’emploi désigne aussi le type d’emploi qui domine dans une société au cours d’un période donnée. Le CDI continue aujourd’hui à être la norme en termes d’emplois : environ les trois quarts des travailleurs en emploi occupent un CDI. Par contre, les emplois précaires (CDD, intérim, etc.) sont devenus la norme en termes d’embauches, si bien que les personnes entrant sur le marché du travail (en particulier les jeunes) sont susceptibles d’occuper tout d’abord des emplois précaires avant de pouvoir accéder aux emplois stables.

Partenaires sociaux

Les partenaires sociaux désignent l’ensemble des acteurs participant aux négociations sociales, en l’occurrence les syndicats des salariés et les organisations patronales.

Précarité

La précarité désigne la situation d’insécurité (sociale) et d’incertitude associée à l’occupation d’emplois précaires (CDD, stages, intérim, etc.), au sous-emploi et au chômage. Dans une telle situation, les travailleurs sont susceptibles de ne pas conserver un niveau de vie suffisant pour préserver des conditions de vie considérées comme « normales ».

Qualification

La qualification d’un travailleur désigne l’ensemble des connaissances et savoir-faire qu’il a acquis par formation ou par expérience. La qualification d’un emploi désigne l’ensemble des compétences que l’employeur considère comme nécessaires pour occuper un emploi. Il peut y avoir un décalage entre la qualification du travailleur et la qualification de l’emploi : le travailleur qualifié qui occupe un emploi non qualifié subit un déclassement ; les travailleurs non qualifiés auront des difficultés à décrocher un emploi qualifié, ce qui les expose au chômage, etc.

Salaire d’efficience

Alors que les néoclassiques considèrent le salaire comme fonction de la productivité, les nouveaux keynésiens suggèrent que la productivité est fonction du salaire : une hausse salariale se traduit par un surcroît de productivité de la part du travailleur. Plus l’entreprise propose un salaire élevé, plus elle attirera les meilleurs salariés, ce qui réduit les problèmes d’antisélection (sélection adverse). Plus le salaire est élevé, moins le salarié est incité à se comporter en tire-au-flanc, car cela réduit la probabilité qu’il trouve un emploi aussi bien rémunéré dans une autre entreprise ; bref, un salaire élevé réduit les problèmes d’aléa moral (risque moral). En outre, plus le salaire est élevé, plus les salariés sont incités à rester dans l’entreprise, moins la rotation de la main-d’œuvre (turnover) est importante, c’est-à-dire moins le personnel change ; or, plus les salariés restent dans la même entreprise, plus ils deviennent efficaces grâce à l’apprentissage par la pratique ; inversement, il faut former les nouveaux salariés (ce qui est en outre coûteux pour les entreprises), si bien que ceux-ci sont initialement peu productifs. Ensuite, si le salarié reçoit un salaire élevé, il aura le sentiment d’être bien « traité », ce qui l’incite à davantage s’impliquer dans son travail. Au final, les entreprises ont intérêt à fixer un salaire plus élevé que le salaire d’équilibre des néoclassiques. La théorie du salaire d’efficience a été initialement formulée par les nouveaux keynésiens (Shapiro, Salop, Stiglitz…).

Salaire minimum

Le salaire minimum est le salaire en-dessous duquel les employeurs ne peuvent légalement rémunérer leurs salariés ; il s'agit d'un salaire-plancher. Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) a été instauré en 1970. Son niveau est fixé par décision gouvernementale. Sa finalité est non seulement de garantir le pouvoir d’achat des bas salaires, mais aussi sa progression au cours du temps. Le SMIC est revalorisé tous les ans. Le SMIC est indexé sur l’indice des prix à la consommation (IPC) de l’INSEE. La hausse de son pouvoir d’achat doit être égale à au moins la moitié de celle du salaire ouvrier moyen. Le gouvernement peut décider de relever le SMIC au-delà de ce minimum légal : c’est ce qu’on appelle un « coup de pouce ». En janvier 2014, le SMIC brut s’élève à 9,53 euros et le SMIC net à 7,39 euros. Un smicard à temps plein gagne donc chaque mois 1445 euros en brut, soit 1120 euros en net.

Salariat

Le salariat désigne le mode d’organisation du travail qui se fonde sur le contrat entre un travailleur (qui loue sa force de travail) et l’employeur (qui verse un salaire et finance des droits sociaux en contrepartie du travail fourni). Le salariat désigne aussi l’ensemble des salariés. La salarisation désigne l’accroissement de la part d’emplois salariés parmi l’emploi total, c’est-à-dire finalement le recul de la part de l’emploi indépendant.

Segmentation du marché du travail

L’hypothèse d’une segmentation du marché du travail suggère que ce dernier est compartimenté en plusieurs parties relativement étanches, généralement deux (on parle alors de marché du travail dual ou de dualisme du marché du travail), qui fonctionnent selon des règles différentes et qui profitent inégalement aux travailleurs qui les occupent. Dans le premier compartiment (le marché primaire), les travailleurs occupent des emplois qualifiés, stables, bien rémunérés, protégés, profitant de conditions du travail de bonne qualité et ayant des perspectives de carrière relativement assurées. Dans le second compartiment (le marché secondaire), les travailleurs occupent des emplois peu qualifiés, précaires, peu rémunérés, peu protégés et ne donnant le droit qu’à une faible protection sociale.

Taux d’emploi

Le taux d’emploi est calculé en rapportant le nombre de travailleurs en emploi sur la population en âge de travail (c’est-à-dire ayant entre 15 et 64 ans).

Taux de chômage

Le taux de chômage désigne le pourcentage de chômeurs dans la population active. Il se calcule en rapportant le nombre de chômeurs sur le nombre d’actifs. En France, le taux de chômage s’élevait à 10,1 % au premier trimestre 2014, ce qui signifie que 10,1 % des actifs étaient au chômage.

Taux de salaire réel

Le taux de salaire réel correspond au taux de salaire nominal ajusté en fonction du taux d’inflation. Sa hausse signifie donc que le pouvoir d’achat augmente.



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Croissance, fluctuations et crises
Mondialisation et intégration européenne
Economie du développement durable
Classes, stratification et mobilité sociales
Intégration, conflit, changement social
Justice sociale et inégalités



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