Capital

Dans le sens strict, il ne désigne que le capital fixe, c’est-à-dire l’ensemble des biens qui sont utilisés plusieurs fois au cours de la production (ils ont une durée de vie supérieure à un an). Dans son sens large, le capital désigne également le capital circulant, c’est-à-dire les biens et services qui sont transformés ou qui disparaissent au cours de la production (c’est-à-dire dont la durée de vie est inférieure à un an). En ce sens, le capital inclut également les ressources naturelles.

Capital humain

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Notion développée par Gary Becker (prix Nobel en 1992). Le capital humain désigne les connaissances et compétences acquises par un individu, mais aussi sa santé. En accumulant du capital humain, le travailleur devient plus productif et peut espérer obtenir un salaire plus élevé. L’éducation, la formation professionnelle, l’apprentissage par la pratique et l’amélioration de la santé (avec par exemple les campagnes de vaccination) sont des investissements aussi bien pour les travailleurs que pour leur entreprise ou même l'économie prise dans son ensemble. En l’occurrence, l’accumulation de capital humain apparaît comme un moteur essentiel de la croissance, non seulement car elle rend les travailleurs plus productifs, mais aussi parce qu’elle les rend plus innovants.

Crise économique

Dans le sens étroit du terme, la crise est l’instant précis où le cycle économique se retourne, c’est-à-dire où l’économie passe d’une expansion à une récession, voire à une dépression. Dans le sens large du terme, la crise désigne la récession ou la dépression.

Croissance économique

Hausse du PIB.

Croissance endogène (théories de la)

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Théories visant à expliquer le caractère cumulatif de la croissance. A la différence du modèle de Solow, les modèles de croissance endogène font l’hypothèse que les rendements sont croissants, introduisent des externalités et considèrent que le progrès technique est endogène, c’est-à-dire qu’il dépend du comportement des agents.

Il y a quatre principaux modèles de croissance endogène. Robert Lucas (prix Nobel en 1995) souligne l’importance du capital humain. Un travailleur devient plus productif lorsqu’il accumule des connaissances et des compétences, or celles-ci ne s’usent pas : le capital humain est un facteur cumulatif, qui présente des rendements croissants. Paul Romer met l’accent sur la recherche-développement et l’apprentissage par la pratique. D’une part, les dépenses de recherche-développement réalisées par une entreprise lui permettent d’accroître sa productivité et d’innover davantage ; grâce aux externalités, elles profitent également aux autres entreprises, notamment aux concurrentes. D’autre part, quand un travailleur acquiert de nouvelles compétences dans une entreprise, il peut continuer de les utiliser dans une autre entreprise et les transmettre à d’autres travailleurs. Robert Barro met l’accent sur l’importance de l’investissement public pour la croissance : les infrastructures publiques (routes, aéroports, réseau de distribution d’eau, etc.) stimulent l’activité.

Bien que ces trois auteurs soient néoclassiques et plutôt réticents à l'usage des politiques conjoncturelles pour stabiliser l'activité à court terme, leurs théories suggèrent que l’intervention de l’Etat peut améliorer la croissance à long terme (par exemple, en stimulant la recherche-développement, en favorisant l’éducation et en développant les infrastructures).

Déflation

La déflation désigne la baisse du niveau général des prix : en moyenne, les prix baissent. Elle est due à une insuffisance de la demande globale : lorsque les entreprises ont du mal à vendre, elles baissent leurs prix pour écouler leurs stocks d’invendus. L’économie risque donc de connaître une déflation lorsqu’elle subit une récession ou dépression. Or la déflation a tendance à aggraver la crise économique. D’une part, les agents retardent leurs achats de biens durables s’ils anticipent une poursuite de la baisse des prix, ce qui réduit davantage la demande. D’autre part, en présence de déflation, les emprunteurs doivent continuer de payer un montant fixe d’intérêts, mais leurs sources de revenu diminuent avec les prix : le poids réel de leur endettement augmente. Les emprunteurs ont donc de plus en plus de mal à rembourser, si bien qu’ils risquent de faire faillite et de faire s’effondrer les banques. Irving Fisher (en 1933) parlait de « déflation par la dette » pour décrire ce cercle vicieux.

Demande globale

Demande qui s’adresse aux producteurs de biens et services sur un territoire donné. On distingue entre la demande intérieure (ou domestique) émanant des résidents et la demande extérieure (ou étrangère) émanant du reste du monde. Si la demande globale est insuffisante, l’économie risque de basculer dans une récession, voire dans une dépression, de connaître la déflation et de voir le chômage augmenter. Si la demande globale est excessive, l’économie risque de connaître une accélération de l’inflation. L’Etat et la banque centrale mettent en œuvre des politiques conjoncturelles pour moduler la demande globale.

Dépression

Baisse prolongée du PIB (en général, sur plusieurs années) : le taux de croissance est durablement négatif. Autrement dit, il s’agit d’une récession très sévère.

Désinflation

Ralentissement de l’inflation, c’est-à-dire baisse du taux d’inflation : les prix continuent d’augmenter en moyenne, mais de moins en moins vite.

Facteurs de production

Ressources utilisées par une organisation productive (par exemple une entreprise) pour produire. Il s’agit du travail et du capital. Les facteurs sont complémentaires quand ils doivent être combinés ensemble pour réaliser une production : par exemple, le chauffeur de taxi et son véhicule. Ils sont substituables quand la production peut être réalisée par l’un ou l’autre des facteurs : par exemple, les caissiers et les caisses automatiques.

Fluctuations économiques

Le cycle désigne la succession d’expansions et de récessions. L’expansion se caractérise par une accélération de la croissance. La récession se caractérise par le ralentissement de la croissance, voire une décroissance, du PIB. L'instant précis où le cycle se retourne et où l'économie passe d'une expansion à une récession est appelé crise. La période d’expansion qui suit une récession est appelée reprise.

IDH

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L’indicateur de développement humain (IDH) est un indicateur composite créé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en 1990, d’après les travaux d’Amartya Sen (prix Nobel en 1998). Il se veut être un indicateur de développement, qui ne prend pas en compte le seul niveau de vie. Il est la moyenne géométrique de trois indicateurs mesurant la santé (avec l’espérance de vie à la naissance), l’éducation (avec les durées moyenne et attendue de scolarisation) et le niveau de vie (avec le revenu national par habitant). Plus l’IDH d’un pays est élevé, plus celui-ci est considéré comme développé.

Inflation

Hausse du niveau général des prix : ces derniers augmentent en moyenne. L’inflation s’explique par un excès de demande globale (les agents dépensent de trop) ou par la hausse des coûts de production (par exemple suite à un choc pétrolier).

Investissement

Il désigne avant tout l’achat de capital fixe. On distingue entre investissement de capacité (qui vise à accroître la production en augmentant la quantité de capital fixe utilisée), investissement de productivité (qui consiste à acquérir du capital fixe plus performant, pas forcément pour produire plus, mais pour réduire les coûts de production) et investissement de remplacement (qui consiste à remplacer le capital obsolète ou usé). Tout investissement ne conduit donc pas forcément à une hausse du stock de capital (puisque l’investissement de remplacement ne consiste qu’à remplacer du capital déjà existant). On distingue donc entre investissement net et investissement brut. L’investissement net désigne le total des dépenses d’investissement (l’investissement brut) auxquelles on retranche les dépenses d’investissement de remplacement. Seul l’investissement net accroît le stock de capital. On distingue aussi entre investissement matériel (acquisition de capital physique) et investissement immatériel (achats de services tels que la R&D, la publicité, la formation des travailleurs, etc.). La comptabilité nationale mesure l’investissement avec la formation brute de capital fixe (FBCF).

Institutions

Pour Douglass North (1920-2015), prix Nobel d’économie en 1993, les institutions sont un ensemble de règles et de contraintes qui encadrent les interactions humaines et notamment les échanges. Elles favorisent les échanges et augmentent le bien-être de la population en suscitant de la confiance entre les agents. Les droits de propriété et notamment les brevets sont des exemples d’institutions.

PIB

Le PIB est un indicateur de richesse. 1) Le PIB d’un pays est égal à la somme des valeurs ajoutées créées au cours d’une année donnée par les organisations productives (entreprises et administrations publiques) présentes sur le territoire national. 2) Il correspond également aux revenus distribués aux résidents au cours d’une année. 3) Il est égal à la somme des dépenses de consommation, d’investissement et des exportations nettes. Lorsque le PIB augmente d’une année sur l’autre, il y a croissance économique.

Politique budgétaire

Politique menée par l’Etat, consistant à modifier la fiscalité et à faire varier les dépenses publiques en vue d’influencer la demande globale. Si la demande globale est insuffisante, l’Etat assouplit sa politique budgétaire en accroissant ses dépenses et/ou en réduisant les prélèvements obligatoires (plan de relance), soit pour inciter les entreprises et ménages à dépenser plus (via la baisse d’impôts ou la hausse des revenus de transfert, des salaires des fonctionnaires…), soit pour accroître directement la demande (via l’investissement public). Par contre, si la demande est excessive ou bien si l’Etat désire réduire sa dette publique, l’Etat resserre sa politique budgétaire en diminuant ses dépenses et en augmentant les impôts (plan d’austérité).

Politiques conjoncturelles

Il s’agit d’une politique économique visant à influencer l’activité économique à court terme en influençant la demande globale. Elle se compose de la politique budgétaire (menée par l’Etat) et de la politique monétaire (menée par la banque centrale). Les politiques conjoncturelles ont quatre objectifs possibles : le plein emploi, la stabilité des prix (ni inflation, ni déflation), la croissance économique et l’équilibre des comptes extérieurs. Mais il est difficile de les atteindre en même temps : Kaldor parle de carré magique. Une politique conjoncturelle expansionniste vise à stimuler la demande globale lorsque l’économie connaît du chômage, une récession, voire une déflation. Une politique conjoncturelle restrictive vise au contraire à freiner la demande globale lorsque l’économie connaît une inflation et un déficit extérieur.

Politique monétaire

Politique menée par la banque centrale, consistant notamment pour elle à moduler son taux directeur, c’est-à-dire le taux d’intérêt auquel les banques peuvent s’approvisionner auprès d’elle en monnaie centrale (la seule monnaie avec laquelle les banques peuvent se régler entre elles). Lorsque la banque centrale désire stimuler la demande globale, elle assouplit sa politique monétaire en baissant son taux directeur, puisque cela incite les banques à davantage prêter et à réduire leurs propres taux d’intérêt. Inversement, la banque centrale resserre sa politique monétaire lorsque l’économie connaît de l’inflation : comme les banques prêtent alors moins, la demande décline, si bien que les entreprises sont moins à même d’accroître leurs prix.

Production marchande et non marchande

La production est dite « marchande » si elle est vendue à un prix significatif, c’est-à-dire vendue à un prix supérieur à la moitié du coût de production. Elle est réalisée par les entreprises, car ces dernières cherchent en général à faire du profit. La production est dite « non marchande » si elle est gratuite ou quasi-gratuite, c’est-à-dire vendue à un prix inférieur à la moitié du coût de production. Elle est réalisée par les administrations publiques et les associations.

Productivité

La productivité mesure l’efficacité des facteurs de production. La productivité du travail peut être mesurée de deux manières différentes : soit en divisant la production par le nombre d’heures travaillées, soit en divisant la production par le nombre de travailleurs.

Productivité globale des facteurs

La productivité globale des facteurs (PGF) est une mesure du progrès technique, du niveau technologique des pays. Elle peut être calculée comme le rapport entre le volume produit et la quantité de facteurs utilisée. La croissance de la PGF correspond au « résidu », c’est-à-dire à la part de la croissance du PIB qui n’est pas expliquée par l’accumulation des facteurs.

Progrès technique

Il s’agit de l’ensemble des innovations qui améliorent l’efficacité des facteurs de production. Le progrès technique désigne ainsi les innovations de procédé, les innovations de produit et les nouvelles organisations du travail. Le progrès technique se mesure de deux façons : soit en mesurant la productivité globale des facteurs (PGF) ; soit en mesurant le « résidu », c’est-à-dire la part de la croissance du PIB qui ne s’explique pas par l’accumulation des facteurs (travail et capital).

Récession

La récession désigne un ralentissement de la croissance du PIB. Pour l’INSEE, il y a récession quand le PIB décroît pendant au moins deux trimestres consécutifs.

Valeur ajoutée

Lorsque la production est marchande, il s’agit de la production moins les consommations intermédiaires (c’est-à-dire les dépenses de capital circulant). Lorsque la production est non marchande, l’INSEE considère qu’elle correspond aux coûts, c’est-à-dire essentiellement à la rémunération des facteurs de production (donc essentiellement les salaires).



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Mondialisation et intégration européenne
Economie du développement durable
Classes, stratification et mobilité sociales
Intégration, conflit, changement social
Justice sociale et inégalités
Travail, emploi, chômage



lycée René Descartes (Champs sur Marne) - dernière révision : 17/06/2017