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Tag - Grèce

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lundi 3 septembre 2018

Nous n’avons pas retenu toutes les leçons de la tragédie grecque

« Je me rends compte que je n’ai pas beaucoup écrit à propos de la Grèce depuis la lettre ouverte à Angela Merkel que Thomas Piketty, Jeffrey Sachs, Dani Rodrik, Heiner Flassbeck et moi-même avons écrite en juillet 2015 (voir ici et ). Rien n’a vraiment changé depuis et j’ai toujours le même avis sur le sujet : l’endettement excessif des gouvernements grecs avant la crise (un endettement dont une partie a été délibérément dissimulée) a toujours impliqué de douloureux ajustements par la suite ; mais les gouvernements de la zone euro et la Troïka (la Commission européenne, la BCE et le FMI) ont fait de cet ajustement une catastrophe majeure.

(…) Cela n’a rien à voir avec l’UE et tout à voir avec la zone euro et avec ce que j’ai qualifié par le passé de "cruauté stupide du créancier". Les banques privées étaient heureuses de prêter au gouvernement grec, parce qu’elles croyaient (erronément) que leur argent était aussi sûr que si elles le prêtaient à l’Allemagne. D’autres gouvernements ont tout d’abord différé et ensuite limité le défaut grec parce qu’ils s’inquiétaient de la santé financière de leurs propres banques. Ils remplacèrent la dette grecque que détenait le secteur privé avec la monnaie que le gouvernement grec devait aux autres gouvernements de la zone euro. (…) Les électeurs veulent toujours qu’on leur rende leur argent. Afin que ce soit le cas, la Troïka a demandé et obtenu une austérité draconienne et diverses réformes.

La conséquence fut un ralentissement qui paralysa l’économie d’une façon d’une façon qui avait peu de précédents au cours de l’histoire. La plupart des économistes comprennent que dans des situations comme celles-ci, il est ridicule d’insister pour que le débiteur paye toute sa dette. D’un point de vue keynésien tout à fait traditionnel, une telle insistance détruit tout simplement la capacité du débiteur à rembourser : ce n’est pas un jeu à somme nulle entre le créancier et le débiteur. C’est d’ailleurs pourquoi l’essentiel de la dette allemande a été effacée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, comme nous l’avions noté dans notre lettre.

En juillet 2015, le gouvernement grec était désormais capable de payer ses dépenses avec ses impôts, si bien qu’il n’avait à s’endetter que pour rembourser sa dette. La Troïka aurait accepté si le gouvernement grec avait commencé à générer un large excédent de façon à rembourser sa dette, c’est-à-dire s’il y avait eu un surcroît d’austérité. Il était bien plus sensé de laisser l’économie renouer tout d’abord avec la reprise, mais la Troïka ne l’a jamais saisi. Elle est parvenue à ses fins seulement parce que la BCE a coupé l’offre d’euros à la Grèce. La seule alternative laissée à la Grèce était de quitter l’Union européenne, or la population ne le voulait pas. En dehors de la zone euro, un gouvernement dans une situation similaire aurait fait défaut en 2010 et ses créanciers auraient perdu leur argent ou alors il aurait fait défaut une fois qu’il aurait réussi à générer des excédents primaires. C’est une autre histoire lorsque l’on est dans la zone euro avec une BCE faisant le jeu des créanciers.

Le coût pour la Grèce n’a pas seulement été un fort déclin des niveaux de vie, il signifiait aussi, comme Frances Coppola le décrit, que "les nouveau-nés meurent de problèmes médicaux que l’on peut soigner, les adolescents et les jeunes adultes se donnent la mort et les adolescents et les adultes meurent de maladies associées à une mauvaise alimentation, à l’abus d’alcool, du tabagisme et de maladies soignables" à des fréquences bien plus élevées qu’ailleurs en Europe et qu’en Grèce avant la crise. La plupart de ces choses résultent de la cruauté stupide des créanciers : les gouvernements de la zone euro, de la BCE et du FMI. J’ai comparé l’indifférence des autres pays-membres face aux souffrances qu’ils imposaient à la Grèce à l’inaction du gouvernement anglais lors de la famine irlandaise.

Un problème a été que la voix dominante dans l’Eurogroupe soit celle d’un gouvernement allemand qui démontrait sans cesse son incompréhension de l’économie keynésienne de base, mais comme nous le savons au Royaume-Uni ce genre de choses peut survenir ailleurs. Un autre problème a été que le FMI déroge à ses propres procédures pour évaluer si la dette pouvait être remboursée sous les pressions émanant de la part des principaux gouvernements clés. Un autre problème, encore, a été que de nombreuses conditions imposées par la Troïka à la Grèce comme les réformes structurelles sont contreproductives pour le processus d’ajustement.

Mais la principale leçon que je tire de tout cela est que les prêts intergouvernementaux dans la zone euro sont une très mauvaise idée, parce qu’ils encouragent les créanciers à devenir stupides. En dehors de la zone euro, une fois qu’une économie débitrice génère un excédent primaire, elle peut faire défaut sur sa dette et cela lui donne un certain pouvoir sur ses créanciers. Cela contribue à empêcher qu’un désastre comme celui de la Grèce se répète ailleurs. Dans la zone euro, les créanciers ont trop de pouvoir, parce qu’ils peuvent menacer de couper le flux de monnaie irrigant le système bancaire d’un pays-membre ou vous évincer du club. La zone euro n’a pas tiré cette leçon pour des raisons politiques évidentes, ce qui fait de celle-ci un club bien dangereux à rejoindre. Si vous avez le malheur de vivre dans un pays de la zone euro où le gouvernement emprunte secrètement de trop, beaucoup de vos concitoyens mourront en raison de l’appartenance à la zone euro. »

Simon Wren-Lewis, « Lessons from the Greek tragedy unlearnt », in Mainly Macro (blog), 2 septembre 2018. Traduit par Martin Anota



aller plus loin…

« Petite analytique de la crise grecque »

« L’Europe peut-elle compter sur ses excédents primaires pour résoudre ses problèmes d’endettement ? »

« Deux siècles de défauts souverains en Grèce »

samedi 12 décembre 2015

La Grèce versus la zone euro

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source : The Economist

mercredi 2 septembre 2015

Un sentiment d’identité

« Denis Snower a publié un article provocateur (tout du moins pour moi) dans Süddeutsche Zeitung. Il y écrit :

"Lorsque l’économiste américain et prix Nobel Paul Krugman dit que les exigences que l’Eurogroupe impose à la Grèce vont 'au-delà du pur esprit de vengeance, vers la destruction complète de la souveraineté nationale sans espoir de répit', il ne déduit pas cela d’un quelconque théorème économique. Lorsque Joseph Stiglitz, un autre prix Nobel américain, dit que 'Ce qui a été démontré, c’est un manque de solidarité de la part de l’Allemagne', cela ne découle pas d’une quelconque analyse tirée des pages de son manuel. Quand cinq économistes influents (Thomas Piketty, Jeffrey Sachs, Dani Rodrik, Heiner Flassbeck et Simon Wren-Lewis) écrivent une lettre ouverte à la chancelière Angela Merkel où on peut lire qu’'aujourd’hui, il est demandé au gouvernement grec de se mettre un revolver sur la tempe et de presser la détente', une telle description de provient pas d’une analyse théorique et empirique rigoureuse. En fait, ils ne font part que de leurs sentiments et ces derniers ne découlent implicitement que de leur sentiment d’identité."

Pour ma part, je suis en désaccord avec l’idée que nos sentiments (aussi énergiquement présentés) ne sont pas justifiés par une quelconque analyse théorique et empirique rigoureuse. La Grèce n’est pas le premier pays à emprunter de trop. Comme le note Jeffrey Sachs ici (1), plusieurs exemples historiques (impliquant aussi bien l’Amérique latine, la Pologne, la Russie que l’Allemagne elle-même) démontrent que "croire que les gouvernements endettés doivent toujours assurer le service de leur dette est un principe qui fonctionne bien les neuf dixièmes du temps, mais il peut se révéler désastreux le dixième restant. Nous ne devons pas pousser les sociétés au point de rupture, même si elles n’ont qu’elles-mêmes à blâmer pour leur endettement".

L’analyse théorique suggère que ce n’est pas un jeu à somme nulle, une simple lutte distributionnelle entre la Grèce et ses créanciers. En effet, à cause de l’austérité budgétaire, pour tout euro supplémentaire que les créanciers obtiennent désormais de la Grèce, cette dernière perd en fait des ressources pour un montant équivalent à 4 euros (cf. la deuxième note de ce billet.) Il y a de bonnes raisons macroéconomiques amenant à penser que si ce transfert aux créanciers était retardé, le coût subi par la Grèce serait moindre. Comme c’est souvent le cas avec l’austérité que la Troïka exige, les efforts ne sont pas équitablement répartis au sein de la population et la santé physique et mentale des citoyens grecs s’est détériorée en conséquence de cela. Peut-être que le fait que nous sachions cela influence le langage que j’ai pu utiliser avec d’autres, mais c’est une profonde erreur de croire que cette passion n’est pas fermement fondée sur l’analyse macroéconomique et les preuves empiriques.

Snower veut jouer le centriste raisonnable. Malheureusement la situation actuelle n’est pas symétrique. Une partie a tous les pouvoirs. Elle a dicté tout ce qui s’est passé en Grèce ces cinq dernières années. Quand nous écrivons qu’"aujourd’hui, il est demandé au gouvernement grec de se mettre un revolver sur la tempe et de presser la détente", nous pensons que c’est une description assez précise du jeu politique. Est-ce que les cinq d’entre nous qui avons envoyé une lettre ouverte à Merkel auraient du faire de même avec Tsipras ? Qu’est-ce qu’on aurait pu y écrire ? Que le mieux pour la Grèce était d’abandonner car plus elle résistait, plus lourdement elle serait punie par la Troïka ?

Les médias en dehors de Grèce présentent toujours les choses comme si les gouvernements de la zone euro prêtaient toujours plus d’argent à la Grèce. Pourtant, la Grèce est désormais en quasi excédent primaire, si bien que les négociations portent en fait sur la rapidité avec laquelle la Troïka doit être remboursée. Même s’ils ne peuvent pas faire autre chose, les économistes doivent au moins rendre publique cette réalité.

Je comprends qu’il est difficile pour certains économistes d’aller à l’encontre du sentiment national en Allemagne et dans d’autres pays. Mais si votre conseiller d’investissement vous avait encouragé à acheter quelques actifs financiers étrangers qui se seraient révélés après coup sans valeur, vous refuseriez-vous de le critiquer au motif qu’il est de votre nationalité ? Les économistes en Allemagne et ailleurs doivent enfin oser poser quelques questions délicates à leurs politiciens. Pourquoi était-il nécessaire que ces politiciens utilisent l’argent des contribuables pour renflouer les banques et d’autres institutions qui ont prêté imprudemment aux précédents gouvernements grecs ? Pourquoi, en 2015, lorsqu’il était évident pour tout le monde que la Grèce ne pouvait pas rembourser la totalité de sa dette publique, l’Eurogroupe a-t-il refusé de mettre sur la table des négociations la question de l’allègement de dette ? Et, en ce qui concerne Shäuble, est-il vrai qu’il a voulu faire de la Grèce un exemple afin d’imposer sa volonté sur d’autres pays de la zone euro ?

Dennis Snower a peut-être raison en disant que ce que j’écris à propos de la Grèce exprime mon identité. Mes écrits reflètent mon identité en tant que macroéconomiste et je l’espère mon humanité à comprendre les dommages profonds que peuvent occasionner les mauvaises décisions macroéconomiques.

(1) Sachs répond en fait à une réaction du Dr. Ludger Schuknecht, économiste sénior au ministère allemand des Finances, à la lettre ouverte que nous avions écrite à Merkel. »

Simon Wren-Lewis, « A sense of identity », in Mainly Macro (blog), 25 août 2015. Traduit par Martin Anota

jeudi 30 juillet 2015

Ce que la Grèce doit rembourser à court terme

GRAPHIQUE Calendrier des remboursements que doit honorer l'Etat grec à court terme (en milliards d'euros)

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source : The Economist (2015)

mercredi 22 juillet 2015

L’Irlande et la Grèce

« L’Irlande est souvent considérée comme un modèle de réussite de l’austérité dans la zone euro, comparée à l’échec complet que constitue la Grèce. Cela peut mener à un non-sens comme celui-ci : au lieu de se plaindre, les Grecs devraient céder et enfin de se bouger un peu comme l’ont fait les Irlandais. Une autre manière de raconter les événements est d’expliquer les différences de performances entre les deux économies en se penchant sur les facteurs structurels (...).

Il serait bien sûr discutable de qualifier de succès le fait que le taux de chômage irlandais soit passé de 12 % à 14,7 % entre 2009 en 2012. Mais l’Irlande ne donne pas un clair exemple de la manière par laquelle l’austérité est supposée influencer un pays ouvert qui serait membre d’une union monétaire selon la théorie standard. Une réduction permanente des dépenses publiques ou une hausse des impôts va accroître le chômage, ce qui va pousser à la baisse les salaires et prix. Cela va améliorer la compétitivité, entraîner une plus forte demande extérieure pour les produits irlandais (et moins d’importations) et compenser ainsi les pertes en demande domestique occasionnées par l’austérité. Cependant, parce que les salaires et prix sont "visqueux", cet ajustement ne va pas survenir rapidement.

Le fait qu’en Irlande la croissance soit désormais plus forte et que le chômage diminue suggère qu’un tel processus est à l’œuvre. L’OCDE estime que la croissance a presque été de 5 % en 2014 et que cette performance s’explique en particulier par la hausse de 12 % du volume des exportations. En ce sens, ce qui s’est passé en Irlande avec l’austérité correspond à ce que l’on peut lire dans les manuels. La question qui faut se poser, c’est pourquoi les choses ont été si différentes en Grèce. Voici la croissance dans les deux économies selon l’OCDE :

GRAPHIQUE 1 Croissance annuelle du PIB (en %)

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Bien sûr, la récession de 2009 affecta chacun des deux pays. Entre 2010 et 2014, l’expérience irlandaise fut mauvaise, mais celle de la Grèce fut désastreuse.

La différence s’explique avant tout par le fait que l’austérité fut plus importante en Grèce. Voici une mesure qui le montre bien : le solde primaire sous-jacent du gouvernement.

GRAPHIQUE 2 Variation annuelle du solde primaire sous-jacent (en %)

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En utilisant cette mesure, on constate que la contraction budgétaire entre 2009 et 2013 a été 2,7 fois plus importante en Grèce qu’en Irlande. Cette mesure n’est pas idéale, parce que l’impact des modifications de la fiscalité peut être lissé, mais on obtient une image similaire en regardant les variations de la consommation publique.

Dans les deux cas, nous avons eu ce que les économistes appellent une "dévaluation interne", qui est une manière d’accroître la compétitivité comme je l’ai décrit ici. Voici ce qui s’est passé du côté des salaires :

GRAPHIQUE 3 Variation annuelle des salaires (en %)

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La chute des salaires en Irlande entraîna une amélioration significative de sa compétitivité, ce qui a tout particulièrement contribué à ce que les exportations soient maintenant en pleine explosion. En Grèce, avec un chômage plus important et plus persistant, la chute des salaires a été bien plus persistante. Donc nous aurions pu nous attendre à une amélioration de la compétitivité et des exportations encore plus importante et plus persistante en Grèce. Mais ici nous nous retrouvons face à une petite énigme : ce n’est pas ce que nous avons observé. Voici les volumes des exportations dans les deux pays :

GRAPHIQUE 4 Variation annuelle des exportations (en %)

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La dynamique est similaire, mais les exportations se sont davantage redressées en Irlande qu’en Grèce.

Est-ce d’ici que proviennent les histoires de faiblesses structurelles en Grèce ? Dans un sens, oui. La Grèce exporte certainement moins que vous pouvez vous attendre d’après les modèles (en l’occurrence les modèles de gravité) que les économistes utilisent pour expliquer de telles choses, comme le montre cette étude de la Commission Européenne. L’étude affirme aussi que cela peut s’expliquer par les faiblesses institutionnelles de l’économie grecque. Celles-ci expliquent grandement les différences entre l’Irlande et la Grèce. L’Irlande est bien plus ouverte, ce qui signifie que toute hausse en pourcentage des exportations aura un impact plus important sur le PIB et l’emploi. (Elle a aussi reçu plus d'investissements directs à l'étranger.) En termes techniques, si la pente de la courbe de Phillips est similaire dans les deux pays, l’ajustement en Grèce sera toujours plus difficile, parce que c’est une économie moins ouverte.

Cependant il n’est pas clair pourquoi ces différences structurelles rendraient les exportations grecques moins sensibles à une variation donnée des salaires. Cette énigme pourrait s’expliquer par le fait que la Grèce a connu moins de gains de compétitivité que l’Irlande, même si la chute des salaires y a été plus forte. Theodore Pelagidis a une explication : des coûts autres que le salaire (en particulier les prix de l’énergie) ont augmenté, au point de compenser la baisse des salaires. Il écrit :

"Une partie du programme d’ajustement que la Grèce a mis en œuvre pour accroître significativement les taxes sur les énergies utilisées par les activités productives… L’évolution subséquente des exportations dans les secteurs intensifs en énergie comme la métallurgie et le textile en est symptomatique. Malgré de larges chutes de salaires, les exportations de ces produits se sont écroulées avec la hausse rapide des coûts en énergie… Ces deux secteurs expliquent largement la stagnation des exportations des produits grecs hors carburants."

On ne sait pas très bien si ces hausses dans les taxes d’énergie ont reçu l’aval de la Troïka. Cependant l’une des mesures imposées comme partie du dernier accord est une hausse de la TVA pour le secteur touristique, ce qui va bien sûr peser sur la compétitivité dans ce secteur. Dans les deux cas, les mesures d’austérité entravent la manière par laquelle l’économie s’ajuste à la consolidation budgétaire.

Pour résumer, la principale raison pour laquelle la Grèce a souffert plus que l’Irlande est que le montant d’austérité imposée à la Grèce a été bien plus important. Toute récession est aussi susceptible d’être plus forte en Grèce parce que celle-ci est une économie moins ouverte, donc une plus large dévaluation interne est nécessaire pour compenser l’impact de l’austérité. Un dernier facteur est que les larges baisses de salaires ne se sont pas traduites en Grèce par des gains de compétitivité, précisément à cause de la manière par laquelle l’austérité a été mise en œuvre. »

Simon Wren-Lewis, « Ireland and Greece », in Mainly Macro (blog), 19 juillet 2015. Traduit par Martin Anota

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